Hakushû Kitahara
LE ROUET
Rouet, rouet, calme une main profonde file,
rouet tournant avec douceur dans la désolation du soir.
Deux potirons de rouge et d'or sont oubliés sur le plancher,
sur le planchet du dispensaire
que garde la vieille accroupie en son infinie solitude.
Regard aveugle, oreille sourde, elle file et devine mai
à la poussière du coton s'effilochant en odeurs vagues.
Debout dans l'armoire vitrée un squelette est là qui étonne,
vers les canaux docilement se faufile une lune oblique.
Rouet, rouet, calme une main profonde file,
songes tournant avec douceur dans la désolation du soir.

Commentaires
Enregistrer un commentaire