Coupures de soleil
Un soir, il fallait bien
que ça arrive, le soleil se coucha. Plus rien jusqu'au lendemain.
Bien sûr, on pouvait allumer les lampes. Il suffisait d'appuyer sur
un bouton. Mais aussi perfectionnées qu'on les perfectionnait, les
ampoules, comparées au soleil, quand même, comme dit l'autre, il
n'y a pas photo. A l'occasion, la lune se montrait de quartier en
quartier et coloriait tout d'un pinceau blafard, ce qui rime avec
cafard et qui est tout à fait insuffisant pour retrouver ses clefs
dans le fond de sa poche. Et puis, tout le monde remarqua une baisse
de la température, et si je me souviens bien, j'ai même remis un
petit pull. Quelques degrés, rien de plus, mais c'est toujours
dérangeant. Même quand on s'y attend. En plus, la lumière
électrique, c'est bien joli, mais ça coûte cher si elle brûle
toute la nuit. Au petit matin, aux premiers rayons du soleil, chacun
faisait ses comptes et prévoyait une facture salée à la fin du
mois. D'autant qu'on allait vers l'hiver et que les jours avaient,
mine de rien, tendance à raccourcir et donc la facture à augmenter.
Alors, nous les hommes
de bonne et de mauvaise volonté, pour une fois réunis dans un bel
ensemble, avons décidé que, pour faire quelques économies,
désormais, la nuit, nous dormirions. Dans un premier temps, c'était
assez ennuyeux et, comme les enfants, les adultes rechignaient à
aller au lit. On avait beau fouiller partout, on ne trouvait jamais
le sommeil. Heureusement un certain Freud inventa le rêve et c'est
depuis avec plaisir que l'on se glisse dans les draps. Oui, j'ai dit
dans un bel ensemble, mais il y a tout de même quelques dissidents
que nous appelons noctambules, parce que nuitamment notamment ils
déambulent.
Commentaires
Enregistrer un commentaire