Articles

Affichage des articles du mai, 2024

En relisant Anna de Noailles

Image
Mirage de Noël   ................................................................................... Que de froidure ! que de vent! Et le tremblement de la porte!    Puis, soudain, un roi blanc apporte Son cadeau d'or, Le roi suivant Est blanc encore, - mais le troisième Est un roi noir. J'avais si peur Qu'il eût honte de sa couleur! Mais je voyais l'enfant suprême Accueillir le bon nègre aussi De son sourire qui protège. Derniers vers

Les Mille et Une nuits au théâtre

Image
Les Mille et une nuits n'intéressent pas uniquement les hommes de théâtre arabes, mais également des européens, qui furent séduits par la dimension dramatique, les ressorts et la présence manifeste d’intrigues et de conflits qui structurent la représentation. Le personnage d’Ali Baba fut réutilisé par quelques écrivains, et même en dehors des pays arabes Guilbert Pixéricourt, avant Dumas, mit en forme en 1823 Ali Baba ou les quarante voleurs. Eugène Scribe, de son côté, intitula sa pièce, tout simplement, Ali Baba (1833). Albert Vanloo et William Busnach créèrent en 1867 un opéra intitulé Ali Baba et les quarante voleurs, qui inspira largement Tewfik el Hakim. Les Mille et une nuits n'intéressent pas uniquement les hommes de théâtre arabes, mais également des européens, qui furent séduits par la dimension dramatique, les ressorts et la présence manifeste d’intrigues et de conflits qui structurent la représentation. Le personnage d’Ali Baba fut réutilisé par quelques écrivains,

Khairy Hirzalla

Image
  Khairy Hirzalla est un peintre jordanien, basé à Amman. Il travaille principalement dans l’art abstrait et l’expressionnisme.  Membre de l’Association jordanienne des artistes plasticiens et de l’Association jordanienne de l’environnement depuis 1990, il a réalisé de nombreuses expositions personnelles à Amman. Il a également soutenu d’autres artistes à l’Institut jordanien des ingénieurs et a exposé contre le terrorisme au Musée national jordanien avec ses peintures en 2006. À l’échelle internationale, il a exposé dans le monde entier, notamment à la Biennale internationale d’art de Pékin en Chine en 2008, au Festival ASIAD Qatar en 2006, à la Biennale de Téhéran à Téhéran en Iran en 2004, à la Biennale de Beyrouth à Beyrouth au Liban en 2001 et à la Biennale de Beyrouth en 2001 Journées culturelles jordaniennes au Maroc en 2002 et 2004. Il a également exposé au Babylon Art Festival à Bagdad, en Irak, en 1994 et 1996 et à l’Expo de Hanovre à Hanovre, en Allemagne, en 2000. 

Ayloul

Image
  Ayloul est un groupe jordanien indépendant né à Irbid, formé en septembre 2013, tirant ainsi son nom du mot syriaque pour septembre. Les membres d’Ayloul se sont rencontrés à l’Université des sciences et de la technologie de Jordanie.

khayal eddal

Image
L’Égypte connut une forme dramatique qui mettait en scène les travers et les vices de la société : le khayal eddal, appelé communément en Europe « théâtre d’ombres » et que nous intitulons « images d’ombres ». Ce genre fut surtout conservé et choyé grâce à trois textes d’un médecin et poète du XIIIe siècle, Mohamed Jamal Eddine Ibn Daniyal, qui installait sur scène divers personnages puisés essentiellement dans la vie quotidienne : un charmeur de serpents, un dompteur de lions, un médecin nain, un charlatan, l’entremetteuse Oum Rachid, l’écrivain public, un oculiste, deux hypocrites, Gharib et Ajib, un vendeur de plantes médicinales, deux acrobates, un sorcier, un garçon débile… Jeux de mots, quiproquos, expressions vulgaires et obscénités donnent un caractère comique aux représentations qui décrivent, de manière extraordinaire, la vie du marché et donnent à voir les diverses facettes de la société égyptienne du XIIIe siècle. siècles. Les personnages sont si vivants qu’il nous semble

Amjad Nasser

Image
  TROP DE VIANDE ! Viande à foison. Fraîche. Avariée. Qui veut cette viande ? Les carnassiers n'ont plus faim. Et ils ne sont pas du genre à jouer avec la viande et à se partager des membres. La viande fraîche chasse la viande abîmée. La terre, qui fut jadis de la viande, n'est plus à même d'assimiler quoi que ce soit. Qui peut changer un monstre en être humain, qu'il me le prouve sinon qu'il se taise à jamais, car le silence laisse une marge au doute, et le doute est un minuscule espoir de l'existence d'un humain dans ce continent d'os. Vous les avez vu s'élever sans ailes, car les couteaux préfèrent les membres épars. Il leur est plus facile de couper une main ou un pied, de trancher une gorge ou de perforer un ventre, que d'atteindre la source du gémissement, preuve que ces créatures découpées en morceaux étaient à l'origine des humains dotés de mains capables de serrer d'autres mains, de protester et même d'enlacer. Ne

Fadia Faqir

Image
 J'étais allongée sur le sol quand Hamdan arriva à travers les vignes et se tint immobile au-dessus de moi. Je n'avais pas faim mais je cueillis tout de même du raisin et commençai à fourrer les grains dans ma bouche. Lorsque je levai les yeux, sa silhouette était accroupie devant moi. Je pris mes seins des deux mains. Une respiration fut suivie d'un baiser rapide sur mes lèvres. L'air frais du crépuscule tourbillonnait dans mon large pantalon, me rappelant le code d'honneur de notre village. Non. « Es-tu devenue folle ? Ne sois pas impulsive ! » entendais-je ma mère crier à mes oreilles. Non. « Ils vont te tirer une balle entre les deux yeux. » Oui. Non, non, non. Je le repoussai. « Tu seras pleine de regret plus tard, ô beauté » dit-il et il s'éloigna, tirant sur un poil de sa sombre moustache. Quand son dos disparut entre les vignes, je me mis à trembler. Le soleil s'était couché et il commençait à faire froid. Je m'enveloppai dans le châle de ma mère

Mille et une nuits

Image
UN MOT DU TRADUCTEUR À SES AMIS J’OFFRE, toutes nues, vierges, intactes, naïves, pour mes délices et le plaisir de mes amis, CES NUITS ARABES vécues, rêvées et traduites sur leur terre natale et sur l’eau. Quiconque, artiste, a vagabondé et connu les voyages et cultivé amoureusement les bancs ajourés des adorables cafés populaires dans les vraies villes musulmanes et arabes, le vieux Caire aux rues pleines d’ombre et si fraîches, les souks de Damas, Sana du Yémen, Mascate ou Baghdad ; dormi sur la natte immaculée du Bédouin de Palmyre ; rompu le pain et goûté le sel fraternellement, dans la gloire du désert, avec Ibn-Rachid somptueux, ce type net de l’Arabe authentique ; savouré tout l’exquis d’une causerie de simplicité antique avec le pur descendant du Prophète, le chérif Hussein ben Ali ben Aoun, émir de la Mecque Sainte, – a pu noter l’expression des physionomies pittoresques réunies. Unique, un sentiment tient toute l’assistance : une hilarité folle. Elle flambe par saccades

Mohamad Alameri

Image
Né en 1959 à Amman, en Jordanie, Mohammed Al Ameri est un poète, peintre, graphiste et critique reconnu. Al-Ameri a dirigé l'Association jordanienne des arts plastiques de 2000 à 2002. Il a dirigé la direction du théâtre et des arts au ministère de la culture et est membre de l'Association des critiques jordaniens et des écrivains arabes. Al-Ameri produit de la poésie pendant les longues heures du soir en hiver, tandis qu'il peint en été. Il s'inspire de la lumière exceptionnelle du soleil. Le poète-artiste étudie l'évolution de l'humanité depuis la préhistoire dans certaines de ses peintures sombres et primitives. Dans d'autres œuvres, il dépeint des paysages pittoresques et abstraits dans la nature. Al-Ameri manipule l'interrelation évocatrice entre la couleur et la forme pour créer une expérience esthétique qui fait appel à la vue et aux émotions. Grâce au jeu des couleurs et aux formes linéaires et géométriques, ses paysages dégagent un sentiment de

Jamaet Khair

Image
  Jamaet Khair à partir de Jordanie Jamaet Khair est un artiste/groupe jordanien populaire, plus connu avec les chansons : « Asif » , « Shamset Kanoun » , « Amira Wal Ghoul » . Succès dans les charts et concerts suivis par des milliers de personnes.

Les Nabatéens

Image
Après la conquête de la Jordanie par le roi Nabuchodonosor, la terre a été remise aux Nabatéens, qui ont en fait leur domicile. Les Nabatéens, dont les origines remontent à la famille de Terah par le biais d'Ismaël, étaient des marchands réputés en Arabie du Nord. Après quelques siècles, ils ont réussi à établir un réseau commercial prospère en Jordanie, reliant les routes de caravanes de l'Assyrie, de Babylone, de l'Arabie et des ports de la mer Rouge. S'installant aux côtés des survivants de l'invasion babylonienne, les Nabatéens ont profité de leurs fruits, de leur lait et de leurs habitations en occupant les parcelles abandonnées par les victimes du désastre. Toutes les nations des petits-fils de Terah ont servi Babylone pendant le règne de Nabuchodonosor ; de son fils et ses petits-fils, jusqu'à ce qu'un libérateur mondial nommé Cyrus émerge de Perse. Le passé de la Jordanie Maccabelli    

Garagouz

Image
 Diverses formes dramatiques ont existé dans les sociétés islamiques. Nous pouvons citer le mime, le khayal eddhal, le garagouz, la farce, le drame improvisé, la chanson de geste mimée… Toutes ces formes contiennent des éléments évidents de théâtralité : mise en scène, musique, personnages, dialogues, récits, chœur… Le garagouz par exemple, comporte de nombreux traits qu’on retrouve dans le théâtre de marionnettes actuel : D ’origine turque (kara guz, signifie en turc œil noir), ce personnage a été introduit de bonne heure en Syrie, en Égypte et au Maghreb. La scène et les accessoires sont rudimentaires. Il y avait un angle de mur où l’on tendait une tapisserie dans laquelle se découpait un carré de toile blanche éclairé par derrière […]. Il était entouré de figurines affublées d’habits grotesques, qu’il agitait et faisait parler. Il comporte de nombreux traits qu’on retrouve dans le théâtre de marionnettes actuel : d’origine turque (kara guz, signifie en turc œil noir), ce per

Amjad Nasser

Image
On ne savait pas où me poser ! Le flux des morts ne s'interrompait pas. Là, leur quartier où on les répartissait en leur attachant au cou une étiquette numérotée. Et moi, je n'étais pas mort. Les vivants ne montent pas dans ces hauteurs. Leurs corps sont d'un tel poids qu'on ne les transporte pas dans des charrettes tirées par des créatures mi-humaines mi-zèbres. Nul souvenir d'un humain ayant atteint ce lieu, et on ne savait donc pas comment me renvoyer. C'est un lieu sans retour. On m'a demandé qui j'étais, mais je ne m'en souvenais pas. On a pris peur lorsque j'ai fini par répondre : Un messager ! Je n'en avais pas l'allure, et on ne jette pas les messagers n'importe comment, dans des charrettes parmi les morts. Alors j'ai rectifié et ajouté ; Non, je ne suis pas le messager d'un dieu, je n'en ai pas la force. Mais puisque je suis arrivé là, et qu'aucun vivant ne l'a fait avant moi, excepté peut-être deux poètes

Fadia Faqir

Image
  Mahmoud, mon frère, avait reçu un fusil chargé pour tuer le meilleur étalon de Daffash. La voix de mon père retentissait : « Ils ont tué notre cheval, nous devons tuer le leur, sinon ils vont se mettre à abattre les hommes de notre tribu. » Mon frère était en retard ce jour-là, mais après avoir entendu les coups de feu, nous le vîmes revenir au galop dans la cour obscure. « Sois béni, mon garçon. Le cheval est un membre de la famille al-Moussa. Son sang devait être vengé. » Nous nous regroupions en familles, en clans, en tribus, il fallait protéger notre honneur, venger notre sang et manger ensemble, dormir ensemble à dix par pièce ou par tente, notre destin lié à la même chaîne. Accueillant la faible lumière du matin sur mon visage, la pluie légère, je comprenais que pour le meilleur ou pour le pire j'avais brisé l'anneau de fer qui me retenait à ma famille. Me voilà dans mon nouveau pays, allant à pied au travail, avec sur les épaules un sac rempli de morceaux de papier, d

Les mille et une nuits

Image
Or, il y avait, dans le palais du Roi, des fenêtres ayant vue sur le jardin, et, comme le roi Schahzaman s’y était accoudé pour regarder, la porte du palais s’ouvrit et en sortirent vingt esclaves femmes et vingt esclaves hommes ; et la femme du Roi, son frère, était au milieu d’eux qui se promenait dans toute son éclatante beauté. Arrivés à un bassin, ils se dévêtirent tous et se mêlèrent entre eux. Et soudain la femme du Roi s’écria : « Ô Massaoud ! Ya Massaoud ! » Et aussitôt accourut vers elle un solide nègre noir qui l’accola ; et elle aussi l’accola. Alors le nègre la renversa sur le dos et la chargea. À ce signal, tous les autres esclaves hommes firent de même avec les femmes. Et tous continuèrent longtemps ainsi et ne mirent fin à leurs baisers, accolades, copulations et autres choses semblables qu’avec l’approche du jour.