Exposition immersive
Voici une nouvelle tendance :
l'exposition immersive. Dans une ancienne fonderie, l 'Atelier
des Lumières du nom du premier lieu culturel parisien consacré à
l’art numérique, présente un parcours immersif autour des
représentants majeurs de la scène artistique viennoise, dont Gustav
Klimt fait figure de proue. 140 vidéoprojecteurs laser
tapissent l’espace d’images, 1 500 m2 sur 10 mètres de haut
se métamorphosent au son spatialisé de Beethoven, Strauss, ou
Wagner. C’est selon le président de Culturespaces, la société de
néo-son et lumière qui a développé le projet, « la plus grosse
installation multimédia fixe au monde ».
Dans un premier temps, on est subjugué par la technique. Il s'agit bien d'immersion effectivement. Les peintures coulent sur nous, sur le sol, au plafond, sur tous les murs. Et l'animation qui en est faite est franchement remarquable. Bien sûr, les dessins de Klimt s'y prêtent à merveille et on reste confondu par une telle maestria dans la présentation des œuvres.
Néanmoins, il y a quelque place pour
la critique. D'abord, si c'est une réussite parfaite pour les motifs
et décorations, on ne peut pas en dire autant pour les peintures. Le
trait n'est pas net, l'image toujours un peu floue. Nous ne sommes
pas en face d'un tableau, mais d'un film qui nous englobe dans son
déroulé. Et la qualité du peintre nous échappe dans la mesure où
les détails sont impossibles à observer. Voilà, on peut dire qu'on
ne fait pas dans le détail. Pour moi, tout le plaisir d'une
exposition réside dans le fait de s'attarder sur une œuvre et d'en
pénétrer les infinis plaisirs du détail.
Ainsi le terme exposition me paraît
abusif, puisque l'image ne s'arrête jamais. Bien sûr, l'expérience
valait d'être tentée avec de tels artistes. On en sort ébloui
malgré tout par ces génies de la couleur que sont Gustav Klimt,
Egon Schiele et Friedensreich Hundertwasser. Mais la technique montre
ses limites notamment lors d'un film intitulé Poetic qui n'est rien
d'autre que l'accumulation de prouesses faites par des vidéastes en
mal d'inspiration.
En somme, on est partagé entre la
vision fugitive de la beauté et l'idée qu'on se trouve tout de même
un peu à Disneyland.
https://youtu.be/qqwO463JLXc
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