Multilinguisme
Charles Quint disait « Je
parle espagnol à Dieu, italien aux femmes, français aux hommes et
allemand à mon cheval. » Aujourd'hui, c'est plus simple, on
parle anglais à tout le monde.
Lui, il se levait et
faisait sa prière :
Padre nuestro, que estàs en el cielo,
Santificado sea tu Nombre ;
venga a nosotros tu reino
pero en espera mi reino es bastante bien.
Santificado sea tu Nombre ;
venga a nosotros tu reino
pero en espera mi reino es bastante bien.
Nous, au réveil, nous nous
exclamons : My God ! Where is my smartphone ?
Ensuite Charles Quint appelait sa
femme ou son amante en criant :
Ficarlo ! Avere un filarino ! Tociar el peneo !
Mais il se lassait vite :
‘A
capa ‘e sotto fa perdere ‘a capa a capa ‘e còppa
(Le sexe – la tête d’en bas – fait perdre la
tête – d’en haut – et rend idiot.)
L'homme d'aujourd'hui prend sa sexfriend par la main et lui dit :
Today dirty talk, darling ! What ? Two sextoys high tech ? Go for the fist fucking !
L'homme du XXIème siècle se comporte tout autrement. D'abord, il n'a plus d'écurie. Juste un chien ou un chat (rain cats and dogs!), ce qui ne l'empêche pas de s'écrier, quand rien ne va plus, que l'ordinateur ralentit, que la bagnole s'étiole, que les enfants se drogent, que le loyer n'est pas payé, que le boulot lui prend la tête et qu'il ne lui reste plus que de vagues réminiscences scolaires : My kingdom for a horse! Signifiant par là, qu'il laisserait bien tout tomber pour se tirer dans une direction inconnue.
L'homme d'aujourd'hui prend sa sexfriend par la main et lui dit :
Today dirty talk, darling ! What ? Two sextoys high tech ? Go for the fist fucking !
Puis Charles Quint reprend ses
hommes en main, cette armée qui lui a conquis des territoires
sur lesquels le soleil ne se couchait jamais, tellement il y
en avait des territoires. Il s'adresse à eux en ces termes :
Soldats ! Je vous parle en français parce que je
sais que les grandes armées sont françaises et vous êtes
une grande armée ! Et encore moi, c'est déjà pas mal,
mais vous verrez dans quelques temps avec Napoléon, ça sera
encore d'un autre niveau ! Alors en avant ! Et qu'on
écrase toute la racaille patoisante !
Aujourd'hui, l'homme moderne est
en pleine réunion :
Excuse-me, I am late, for the
brainstorming. Where is the workshop?After the debriefing or
before the burnout...
Mais Charles Quint se rend à
ses écuries impériales et il parle avec son cheval favori
Gunther :
Über die Reitkunst Gunther, meine
Liebe.
- Stimmt! - Dann rennen wir eben. |
Ich meinte: "Au!" |
Ja, nicht
gut für meine Hämorriden.
(effectivement il souffrait d'hémorroïde)
L'homme du XXIème siècle se comporte tout autrement. D'abord, il n'a plus d'écurie. Juste un chien ou un chat (rain cats and dogs!), ce qui ne l'empêche pas de s'écrier, quand rien ne va plus, que l'ordinateur ralentit, que la bagnole s'étiole, que les enfants se drogent, que le loyer n'est pas payé, que le boulot lui prend la tête et qu'il ne lui reste plus que de vagues réminiscences scolaires : My kingdom for a horse! Signifiant par là, qu'il laisserait bien tout tomber pour se tirer dans une direction inconnue.
En
conclusion, de quatre langues il nous en reste une qui sert à
tout. C'était plus simple auparavant. Quant on entendait
Charles Quint s'exprimer en espagnol, on faisait le signe de
croix. En italien, les femmes se déshabillaient, en français
les hommes se mettaient au garde-à-vous et en allemand les
chevaux piaffaient docilement en tendant le cou pour qu'on
puisse leur passer le mors. Gain de temps.
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