Les astuces d'une vieille

Un couple de vieux très pauvres vivait à la campagne. Un jour, le mari sortit de la maison à la recherche de bois et, en entrant dans la forêt, il trouva un tas d'argent au milieu des ronces. Il laissa le bois et, tout à sa joie, il chargea sa trouvaille sur son âne. Une fois à la maison, il annonça à sa femme sa bonne fortune et la vieille, qui n'était pas sotte, lui dit :
  • Tais-toi, mon vieux. Tu n'es pas le premier qui trouve de l'argent et qui le crie sur les toits.
Ainsi, ils déchargèrent l'argent et le cachèrent dans la maison.
Le lendemain, à la première heure, la femme appela son mari et lui dit :
  • Lève-toi et va te coiffer pour aller à l'école, mon vieux.
  • Mais ma femme, est-ce que tu es devenue folle ? Même enfant, je ne suis jamais allé à l'école ! répondit le vieil homme totalement surpris.
  • Fais ce que je te dis et ne rouspète pas.
Habitué à obéir à son épouse, il s'exécuta.
En l'absence du vieux, la femme se mit à préparer des brioches, des merengues et des beignets ; mais quand son mari rentra, elle ne lui en dit pas un mot. La nuit venue, les deux vieux se couchèrent, mais à un moment, sous un prétexte quelconque, la vieille se leva. Elle étala dans la cour tous ses dessert et revint se coucher.
Le matin suivant, il se trouva que le vieux se leva très tôt pour préparer le feu. Quand il sortit dans la cour, il fut très surpris :
  • Hé, la vieille ! Viens vite, voilà qu'il nous pleut des beignets et toutes sortes de friandises !
  • Tais-toi, mon vieux. Ce n'est pas la première fois et il n'y a pas à le crier sur les toits.
Ils ramassèrent le tout, mangèrent et gardèrent le reste.
Au bout d'un moment, arrivèrent deux cavaliers, recherchant le tas d'argent. La vieille, qui n'était pas sotte, répondit :
  • Nous, nous n'avons rien trouvé.
Mais le vieux, pas très malin, dit :
  • Mais si, la vieille, nous avons trouvé quelque chose.
  • Tu racontes des histoires, vieux menteur, nous n'avons rien trouvé.
  • Si, la vieille. Hier, quand je suis allé à l'école.
  • Tu mens, vieux grigou !
  • C'est toi qui mens, la vieille ! C'était juste avant que pleuvent les beignets.
  • Menteur !
Les cavaliers, qui assistaient à la querelle, s'en allèrent en se disant :
  • Ce vieux est complètement fou ! Il dit qu'il est allé à l'école et qu'il pleut des beignets !
Et ainsi, grâce à l'astuce de la vieille, ils ont pu garder leur tas d'argent.
conte populaire d'Argentine

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