Borges avait une soeur
De
trois ans plus jeune que son frère Jorge Luis Borges, son vrai nom
est Leonor
Fanny Borges Acevedo (1901-1998) et c'est ce même frère qui la
surnomma Norah.
Afin
de comprendre son œuvre, son art, il faut savoir qu'elle a été
élevée dans la bonne société Argentine où, comme le disait son
frère, “dans ma famille la religion est l'affaire des femmes” et
où les codes d'éducation sont fort strictes. Elle va naviguer entre
cette obligation d'être une femme rangée, douce, pieuse...et des
moments de liberté si créatifs.
L'autre
point important, c'est qu'elle a eu, jeune, la chance de beaucoup
voyager et de pouvoir profiter des rencontres et relations de Jorge
Luis. La littérature et l'art vont exister de pair.
Son
premier voyage fut pour la Suisse où sa famille se rendit pour
soigner les yeux de son père. Elle était adolescente. Une aubaine
pour elle car elle y suivit des cours artistiques et y rencontra des
graveurs allemands avant-gardistes et y apprendra la xylographie qui
fera son succès dans l'illustration de nombreux livres ultraïstes,
dont certains de son frère.
Illustration de Fervor de Buenos Aires par Norah Borges
Après
la Suisse, la famille se rendit en Espagne et, pour une raison
inconnue, à Majorque. Et c'est ici que nous allons nous attarder car
cette époque est pour moi la plus intéressante de sa création, de
son caractère libre et avant-gardiste, avant de se marier et de
retomber dans un style plus conventionnel.
En
1928, Elle épouse le poète et critique espagnol, Guillermo de Torre
qui fut un des fondateurs du mouvement d'avant-garde ultraïste.
Norah
participe de 1932 à 1936 au projet du théâtre universitaire La
Barraca comme scénographe.
Majorque
fut pour elle la découverte de la campagne, mais contrairement à
tous les artistes qui ont vécu ici, ce ne fut pas le paysage qui
l’impressionna mais les gens, les paysans à qui elle conféra
noblesse et humilité. Cette gravure de la “payesa” est devenue
comme une icône.
Elle
a été inhumée au cimetière de Recoleta en 1998.
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