Miguel Angel Asturias

Claireveillée de printemps est une nouvelle chaude, magique, ajoutées par Miguel Angel Asturias à cette saga du Guatemala qu'il a chanté pendant plus de trente ans, chant auquel l'exil a donné une voix plus forte et plus déchirante. Cette nouvelle fait place, par instant, à la poésie :
Je chatouillerai la pierre couleuvrine
Je ferai rire la pierre
de l'éclipse et de la foudre

Et les colibris de safran blessé,
le canard lutin tacheté de gris aux plumes
bleu ciel ou dorées... Veux-tu couleurs plus variées,
ô Chasseur de l'Air ?...
...Copier une image c'est la saisir
et il est si aisé de se comprendre avec des images,
sans mots, avec la pensée transformée
en souffle de couleurs...

pour que les arts, nourriture des dieux,
demeurent parmi les hommes
et que s'emplissent les places
de musiciens, de peintres, de sculpteurs, de poètes,
de ciseleurs, de plumassiers, de décorateurs de calebasse,
d'acrobates, de potiers, de graveurs,
car c'est à eux qu'appartient l'aurore
printanière de ce pays de miel forgé !

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