Un camp des sens

Un camp des sens


Les rapports, les rats et les ports
tout était gris – manque d'envie
alors dans la foulée on s'inscrivit
l'année était terne – face de mort

on voulait retrouver des couleurs
éveiller des sens endormis par
le train-train et l'auto-autocar
enfin ressentir de vraies douleurs 

ragaillardis par un bel accueil
les caresses du soleil caramel
et l'émouvant contact charnel
de la fleur de peau qu'on cueille

mardi des transports de sens
firent une entrée désinhibitrice
sous le regard des monitrices
pas délit, juste déliquescence

mercredi fut consacré au toucher
un pour touche, touche pour un
on a joué au docteur, au carabin
paillard en tablier de boucher

puis chacun s'est concentré sur
son sexe pour le remettre en état
marche en avant grâce aux ébats
marche arrière faute à la censure

fallait ensuite s'occuper du voisin
dont le sexe est une fleur de lotus
et non comme disent les malotrus
une verge, un phallus ou un vagin

enfin le grand office libidineux
de l'incandescence : état du corps
qui, soumis à un rut rude et fort,
émet un rayonnement lumineux

rentrés à la maison, le corps apaisé
le camp nous a donné l'idée superbe
désormais faire l'amour dans l'herbe
les vers, les fourmis, tout est à baiser.


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