La Patagonie rebelle
- La Patagonia rebelde est un film réalisé par Héctor Olivera en 1974 et interprété par Héctor Alterio, Luis Brandoni, Federico Luppi et Pepe Soriano. Il a été écrit par Olivera, Fernando Ayala et Osvaldo Bayer, d'après le livre de Bayer intitulé « Les vengeurs de la Patagonie tragique ». Le 13 juin 1974 le président Juan Domingo Perón signe le décret d’approbation pour que le film puisse être projeté. Après la mort du président, il a été interdit le 12 octobre de la même année par le gouvernement d'Isabel Perón. Jorge Cepernic, gouverneur péroniste de Santa Cruz, a été emprisonné pendant six ans par la dernière dictature civico-militaire de l'Argentine, pour avoir, entre autres, permis que le film soit tourné dans cette province. La plupart des acteurs et des cinéastes ont dû partir en exil. En Argentine, il n'a pu être montré à nouveau qu'en 1984, avec le retour de la démocratie. Le film a remporté l'Ours d'argent au Festival international du film de Berlin en 1974.
Le film "La Patagonie
rebelle" (La Patagonia Rebelde) de Héctor Olivera sortit en
1974. Il est basé sur une investigation réalisée par Osvaldo
Bayer, qui entre 1972 et 1976 publia les quatre volumes de "Les
vengeurs de la Patagonie tragique" (Los vengadores de la
Patagonia trágica).
Il s'agit de la répression qui
frappa les ouvriers agricoles de l'extrême Sud argentin, entre
1920 et 1921.
A cette époque, la baisse des
prix internationaux de la laine et la perte des débouchés pour
la viande bovine affectèrent la rentabilité des affaires pour
les grands propriétaires terriens et commerçants du sud de la
Patagonie. Les conséquences logiques en furent le chômage et la
détérioration des conditions de vie des travailleurs ruraux. Les
sections locales de la FORA (Federación Obrera Regional
Argentina), dominée par les anarchistes et influente dans les
villes de San Julián et Río Gallegos, profitèrent de ces
circonstances pour impulser une campagne de syndicalisation parmi
les péons, bûcherons et autres travailleurs salariés. Mais la
riposte des fermiers fut extrêmement dure: licenciements,
violence, menaces. La simple élaboration de cahiers de
revendications de la part des travailleurs pouvait déclencher des
représailles.
Devant l'absence d'accord entre
les parties, le gouvernement national décida d'envoyer le 10ème
régiment de cavalerie, sous le commandement du lieutenant-colonel
Héctor Varela, dont l'action répressive ne connut pas de
limites: il ordonna des exécutions en masse, obligea les victimes
à creuser leurs propres tombes avant, enferma des grévistes dans
des granges pour y mettre le feu ensuite. Les anarchistes
dénoncèrent l'assassinat de 1500 personnes; il n'y eut jamais de
chiffres officiels à ce sujet. Certes, Varela resta sans
promotion par la suite, mais aucune investigation ne fut entamée
pour sanctionner sa conduite, et le président Yrigoyen opta pour
le silence. Toutefois, des années plus tard, Varela fut tué dans
un attentat, en représailles pour la cruauté avec laquelle il
avait mis en oeuvre la mission ordonnée par le ministre de
l'Intérieur.
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