azotea




Le toit terrasse, que de nombreux bars et restaurants ont aujourd'hui transformé en terrasse ombragée, est l'une des caractéristiques de l'architecture de Buenos Aires. Ce toit plat est typique des casas chorizo ou maisons saucisses, tout en longueur, où corridors et pièces de vie se succèdent, donnant sur des paliers. Larges de 8,66 mètres en façade, ou au mieux d'un multiple de cette unité de base, ces maisons basses construites sur le modèle pompéien remplacent petit à petit pour la classe moyenne portègne, au cours du XIXe siècle et jusque dans les années 1930, les maisons coloniales et créoles. Parallèlement, après l'épidémie de fièvre jaune de 1871 qui décime les quartiers du port, au sud de la ville, les familles aisées qui possédaient des maisons patriciennes à toits plats dans le centre historique colonial (quartiers de San Telmo et Montserrat) migrent vers les quartiers nord ; influencées par cette Europe où elles passent une partie de l'année, elles font construire des maisons de style français, anglais ou italien, à toitures en pente.



Le Corbusier, à l'occasion d'une conférence qu'il donne à Buenos Aires en décembre 1929, à l'invitation de Victoria Ocampo qui souhaitait qu'il construise une maison, souligne la modernité des maisons inventées par les immigrants :
Il y en a bien cinquante mille ainsi. Elles ont été faites -elles sont construites chaque jour- par des entrepreneurs italiens. Elles sont une expression très logique de la vie de Buenos Ayres. Leurs dimensions sont justes ; leur forme harmonieuse. (…) Vous me dites : « Nous n'avons rien ! » Je vous réponds : « Vous avez fait naître naturellement le toit terrasse en Argentine. »

Il y a un siècle, le 27 août 1920 (à 19 h), ceux que l'on a appelés « los locos de la azotea » (les fous de la terrasse) ont créé la première émission de radio en Argentine. Ils étaient quatre et ils avaient cherché depuis des années à émettre à partir des terrasses. C'est à cette date que commence la longue histoire de la radio en Argentine.



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