Alberto Ginastera
Considéré à juste titre comme le
plus important compositeur argentin du XXe siècle, Alberto
Ginastera est surtout connu pour son opéra Bomarzo qui
a été créé à Washington en 1967, après avoir été interdit de
représentation en Argentine par le président Juan Carlos Ongania
sous prétexte qu’il exaltait par trop la violence, la drogue et le
sexe (l’interdiction sera levée en 1972). C’est la principale
raison pour laquelle il quittera son pays natal en 1970 et ira
s’installer à Genève, où son corps est inhumé.
Mais l’œuvre d’Alberto Ginastera
est beaucoup plus vaste qu’on l’imagine d’ordinaire et comprend
une large gamme d’opus remarquables, à commencer par
les Variations concertantes op. 23 et la Concerto pour
harpe et orchestre op. 25, écrits respectivement en 1953 et en
1956 à Buenos Aires (jusqu’à son exil, il y a été professeur au
Conservatorio nacional). Le premier des deux offre une structure des
plus originales : il est divisé en douze parties assez courtes,
chacune dévolue à un ou deux instruments bien précis accompagnés
par l’orchestre, notamment la flûte, le cor, l’alto, la
contrebasse, le violoncelle et la harpe ou encore la trompette marine
et le trombone. Ce sont ainsi douze minuscules pièces concertantes,
toutes serties comme de précieux diamants, Alberto Ginastera
montrant avec elles qu’il est un musicien raffiné et délicat,
qu’il fait briller subtilement sa musique, sans la
moindre défaillance. Des traits qu’on retrouve d’ailleurs dans
son merveilleux Concerto pour harpe, un autre diamant sonore
conférant à cet instrument qu’on dit d’un âge révolu une
formidable jeunesse. Après avoir écouté ce disque, on n’a qu’une
envie : se procurer d’autres enregistrements d’Alberto
Ginastera (par bonheur, ils sont aujourd’hui nombreux) et se mettre
très vite à son diapason. Sa notoriété lui rapporte des étudiants
comme Astor Piazzolla, Alcides Lanza, Waldo de los Ríos,
Jacqueline Nova et Rafael Aponte-Ledée.
Danse argentine n°2
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