Viviana Abnur

 

Viviana Abnur, née en 1964 à Ciudadela, a publié les recueils Quién asesinó a Bambi (La luna que, 2002), Agosto (Alción Editora, 2007) et Delta (Macedonia Ediciones, 2009), avec des photographies de Anna Lee. Elle a collaboré aux revues Lamás Médula et Esto no es una revista. Jusqu'en mars 2012, elle a dirigé un cycle de publications indépendantes.


Le temps des fleurs

et le temps des oiseaux

d'arranger les os du dos l'abdomen

de faire une nouvelle ouverture dans la maison

de peindre

de réparer les portes des armoires pour

qu'une bonne fois pour toute elles ferment bien

le temps de chercher une guitare, quelqu'un pour t'accompagner

et chanter

dans le camping municipal sous le hangar aux provisions

sortir fièrement sous les hauts-parleurs

avec un air de défi comme un chien

le temps de diriger un canot sur le fleuve Baradero

de remettre à l'eau depuis la rive

une raie qu'on a attrapée

de voir mourir un oiseau lapidé par un enfant

d'avaler une pile une brosse à dents ou deux

de ne pas digérer

le temps de la cicatrice

d'avoir le contrôle à portée de main

et se noyer

se pisser dessus de peur dans un ascenseur qui ne s'ouvre plus

le temps de demander pardon

de pardonner

ou pas

de faire chier et d'invectiver


ma vie dépliée en cercles

sur la table

entre lunes et soleils colorés

le temps d'aller du Scorpion au Bélier

d'écouter la voix amie

de cernes qui grandissent et grandissent comme des baobabs


Viviana, un poeta que recuerdes con frecuencia .

-Si me permitís, un poema y un poeta. El poema, “El caballo rojo” de Prévert.

 -¿Por qué?

-No sé bien por qué, pero me encanta.


El caballo rojo

En el tíovivo de la mentira
El caballo rojo de tu sonrisa
Gira
Y yo estoy ahí plantado
Con la triste fusta de la realidad
Y no tengo nada que decir
Tu sonrisa es tan verdadera
Como mis cuatro verdades

Le cheval rouge

Dans les manèges du mensonge

Le cheval rouge de ton sourire
Tourne
Et je suis là debout planté
Avec le triste fouet de la réalité
Et je n'ai rien à dire
Ton sourire est aussi vrai
Que mes quatre vérités.


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