Eduardo Berti

 

Eduardo Berti est né en Argentine, en 1964. Écrivain de langue espagnole, mais aussi de langue française, il est l’auteur de plusieurs recueils de nouvelles et romans. Il est traduit en huit langues, notamment en langue française où on peut trouver presque toute son œuvre : les micronouvelles de La vie impossible (prix Libralire 2003), les nouvelles de L’Inoubliable et les romans Le Désordre électriqueMadame Wakefield (finaliste du prix Fémina), Tous les Funes (finaliste du Prix Herralde 2004), L’Ombre du Boxeur et Le Pays imaginé (prix Emecé 2011 et prix Las Américas 2012), sans parler de deux textes difficiles à classer : Les Petits miroirs et Rétrospective de Bernabé Lofuedo. Ses livres sont publiés, principalement, aux éditions Actes Sud et traduits par Jean-Marie Saint-Lu. Son premier roman écrit en français est paru en 2017 chez Flammarion : Une présence idéale. Ces derniers livres en espagnol sont les romans Un padre extranjero et Faster, et les nouvelles de Círculo de lectores. Ces derniers livres publiés en France sont Inventaire d’inventions (inventées), fruit d’une collaboration avec le collectif Monobloque, les Poèmes de babyfoot et L’Ivresse sans fin des portes tournantes. Il est membre de l’Oulipo depuis juin 2014.


Une créature du passé

L'arrière grand-père de mon amie T., lorsqu'il eut quatre-vingt quinze ans, commença à parler uniquement au passé. Il disait « je suis allé à la salle de bain », il se levait et il y allait. Il disait « je suis allé dormir », il se levait et allait directement au lit. Le vieux, affirme mon amie, avait parfaitement conscience qu'il n'était plus « qu'une créature appartenant au passé. »


Non, mon amour...


Non, mon amour, un philanthrope n’est pas quelqu’un qui collectionne les timbres.
 
Non, mon amour, un palmarès n’est pas une plantation de palmiers.
 
Non, mon amour, un lapin n’est pas un habitant de Laponie
 
Non, mon amour, une dilapidation n’est pas l’action d’attaquer, de tuer ou d’infliger un supplice à coup de pierres.
 
Non, mon amour, une fournaise n’est pas la maison des fourmis.
 
Non, mon amour, un anglomane n’est pas quelqu’un qui vit à arrondir les angles.
 
Non, mon amour, la cobaye n’est pas la femme du cowboy.

Non, mon amour…




Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Yakoi Kusama

K-pop

Sea Hyun Lee