Mariano Moro

 


Mariano Moro est un dramaturge originaire de Mar del Plata. Il réside à Buenos Aires. Depuis ses débuts, il s'est intéressé au théâtre et à la poésie. Auteur et metteur en scène de pièces comme "Quien lo probó lo sabe", "Teresa", "Alfonsina y los hombres", "La suplente", "Cleopatra", "De hombre a hombre", "Azucena en cautiverio", "Fraternidad", "Jesucristo" y "Matarás a tu madre", entre autres.

Il a monté Shakespeare en vers, mais aussi Calderon, Roberto Cossa et Paco Urondo. Il a mélangé théâtre et danse contemporaine dans les spectacles "Libertad -en danza-" et "Refugio de pecadores".

Dans la pièce « Hollywood, c'est nous ! », il met en scène cinq actrices qui jouent les rôles de Marilyn Monroe, Rita Hayworth, Audrey Hepburn, Bette Davis et Katharine Hepburn.



MARILYN ( à Rita Hayworth) – Oh, ma chère, je n'ai aucun problème avec toi... Tu es si jolie. Tu sais que lorsque tu es à l'écran, il est impossible de te quitter des yeux ? Moi, je tombe amoureuse de toi chaque fois que je te vois, et si tu avais un zizi je me mettrais en couple avec toi. Seulement cette année, ils vont me donner le prix. N'est-ce pas fantastique ! Je vais être très élégante avec la superbe tenue que Audrey Hepburn va choisir pour moi.

AUDREY – Tu peux compter dessus.

MARILYN – Je peux en être sure ? C'est quasiment ce qui est le plus important. Et la coiffure et le maquillage et les boucles d'oreilles, évidemment. Et les chaussures ! Tu m'aiderais à choisir les chaussures ?

AUDREY – Bien sûr.

MARILYN – Avec de hauts talons. Je veux paraître grande et distinguée. J'ai peur d'être nerveuse, de dire des bêtises.

BETTE – Ne t'inquiète pas. Personne ne t'écoutera. Il n'y en aura que pour ton soutien-gorge.

MARILYN – Ca, c'est vrai ! C'est drôle, Truman Capote, qui a écrit le scénario voulait que la Holly de « Petit déjeuner chez Tiffany », ce soit moi, mais on a donné le rôle à Audrey parce qu'elle est plus élégante. Et maintenant... Je vais être aussi élégante que Audrey Hepburn !

AUDREY – Quel genre de vêtement tu imagines ?

MARILYN – Je veux quelque chose de très décolleté, évidemment. Audrey, promets-le moi !

AUDREY – Ce sera le costume de tes rêves, Marilyn.

MARILYN – Etre ici avec vous, c'est un rêve. Vous êtes si belles et si talentueuses et si célèbres et si gentilles... Et vous êtes les premières à savoir que je vais avoir un Oscar ! Peut-être que je vais un peu vite en besogne ! Et si jamais ils le donnaient à Rita ! Parce qu'elle aussi le mérite...

RITA – A moi, ils ne le donneront pas. Tu peux en être sûre. Et c'est mieux ainsi. J'aurais l'impression d'être une tricheuse et je ne saurais que dire.

MARILYN – Mais ce serais normal qu'ils t'en donnent au moins un !

RITA – Pour un film d'Orson Welles, l'intellectuel le plus détesté et le plus prétentieux d'Hollywood, qui de plus est, en dépit de tout, mon mari ! Non. Ils ne me le donneront pas. Et je ne le mérite pas non plus. Je ne serai jamais une grande actrice.

BETTE – Je dois reconnaître que Rita Hayworth est bien consciente de ce qu'elle dit.

MARILYN – Alors, je vais gagner ?

AUDREY – Mais oui, Marilyn. Moi, j'ai le pressentiment que tu vas gagner.

MARILYN – Oh, mais ce n'est pas possible ! On va dire qu'on m'a donné le prix parce que je suis la maîtresse du Président ! Cela serait honteux, et plus encore pour lui que pour moi. Que dira sa femme ? Elle se sentira humiliée avec toute la saleté que va déverser la presse. Vous voulez que je vous dise le grand secret ? JFK m'a dit qu'il pourrait divorcer pour se marier avec moi ! Je sais qu'il y pense sérieusement. C'est une intuition qui ne trompe pas. De fait, je crois qu'il m'a donné rendez-vous dans cet hôtel pour me l'annoncer.


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