Mythologie haïtienne
Fabrication des femmes
Les hommes vivaient sans femme dans leurs cavernes. Ils allaient de nuit se laver dans un étang et de loin ils voyaient une multitude d'animaux semblables à des femmes. Elles étaient aussi nombreuses que les fourmis, mais lorsqu'ils essayaient de les saisir, elles glissaient entre leurs mains. Ils délibérèrent et décidèrent, sur les conseils des vieillards, qu'on choisirait quatre hommes parmi les plus galeux et les plus lépreux pour pouvoir attraper ces bêtes-femmes avec leurs mains rugueuses. Ils s'en allèrent ainsi à la chasse aux femmes, ils en saisirent beaucoup, mais seules quatre restèrent entre leurs mains. On voulut donc les utiliser comme femmes, mais on découvrit qu'elles étaient dépourvues de parties génitales. Les hommes consultèrent donc de nouveau les vieillards. A leur avis, l'oiseau nommé pic-vert devait être désigné pour leur pratiquer une ouverture avec son bec, cependant que les hommes galeux et lépreux, appelés « caracoles » les maintiendraient avec leurs mains rugueuses. L'oiseau se mit au travail et ouvrit les parties génitales et c'est depuis lors que les hommes se reproduisent.
Ils ont encore une autre superstition. Ils croient que les morts se promènent la nuit, qu'ils trompent les femmes en se déguisant en hommes et qu'ils se montrent aussi forts qu'on l'attend d'un amant, mais arrivés à l'acte, ils disparaissent soudain.
Pedro Martir de Angleria – Les décades du Nouveau Monde - 1555)
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