"El vuelo chanfleado"
En 2001, Eduardo Paganini fit paraître à Mendoza un fanzine qui dénonçait le néolibéralisme : « A vuelo chanfleado » (intéressant ce mot chanfleado, qui fait référence notamment à un tir brossé au football) Il le présentait ainsi :
Le siècle s'est terminé, et avec lui l'usante -et usée- décade qui aura porté le néolibéralisme à son outrance. Dans ce contexte, apparaît ce fanzine, évidemment fabriqué sur la base des énergies juvéniles, par conséquent rebelle, ingénieux et créatif. Tout cela comme un cocktail de forces pour dynamiser la résistance contre la globalisation et le néolibéralisme.
On y trouve aussi cet article :
L'intelligence ne vient pas seulement de l'école
Et Lénine, l'homme de science
jamais stupide
consultant les livres de physique affirma :
l'air se raréfie
à fur et à mesure que l'on monte
il faut couper les ambitions.
Luis Luchi
Y a-t-il des enfants aussi ou même plus grands que des adultes ?
Que la casuistique vienne à notre secours !
Toi, tu vis dans le quartier Olivares ? lui ai-je demandé.
Non, maintenant j'ai déménagé dans le quartier San Martin, répondit Eduardo âgé de sept ans.
Ah oui ?... et comment ça va, tu t'y plais ?
Oui, c'est plus tranquille, dit Eduardo et il ajouta : ici j'ai appris que les coups de feu ne sont pas des pétards d'artifice.
Alors qu'en dites-vous ?
Eduardo n'est-il pas plus grand que certains adultes qui n'ont pas même ce discernement. Oui ou non ? Nous disons, on pourrait dire que Eduardo a la tête quelques mètres au-dessus des cervelles molles des bébés gavés qui se délectent dans leurs parcs.
(Allez, allez... Vous êtes un cas désespéré si vous avez peur des pétards?) Ce qui importe ici – cher Monsieur- c'est la résistance. La résistance à cette chose grande et sérieuse qui est la gravité. Bah ! Laissons les termes techniques, et appelons cette chose grande et sérieuse force d'écrasement général. Ici la lutte se fait entre la force d'écrasement et l'intelligence : la meurtrissure, l'entaille, l'estafilade qui nous reste, c'est l'intelligence pour -par exemple- distinguer un coup de feu d'un pétard.
Ainsi ils ont peur des pétards ? Mais, vous êtes grands, non ? Il va falloir que vous affiniez votre oreille. Oui, vous êtes capables d'entendre les mots courants, mais cela ne va plus suffire... Il faut sérieusement affiner vos oreilles. De peur qu'un de ces jours vous deviez vivre à Olivares et sauter partout comme un chat épileptique.
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