Conte populaire de l'Egypte ancienne


 

Voici un extrait d'un conte égyptien, qui en dit long sur les relations avec l'Ethiopie... Le dernier feuillet de ce conte porte une date de l’an XV d’un roi dont le nom n’a jamais été écrit, mais qui ne peut être que l’un des Ptolémées. Deux manuscrits au moins en existent dont les fragments se trouvent actuellement au Musée du Caire. Le premier a été découvert et publié par Mariette, Les Papyrus du Musée de Boulaq, en 1874.



L’HISTOIRE VÉRIDIQUE DE SATNI KHÂMOÎS ET DE SON FILS SÉNOSIRIS


Il advint, un jour que Pharaon Ousimarès était assis en la cour d’audience du palais de Pharaon à Memphis, tandis que l’assemblée des princes, des chefs militaires, des principaux de l’Égypte, se tenait debout devant lui, chacun à son rang dans la cour, on vint dire à Sa Majesté : « Voici le discours que fait une peste d’Éthiopien, à savoir, qu’il apporte sur lui une lettre scellée ». Sitôt qu’on l’eut rapporté devant Pharaon, voici qu’on amena l’homme dans la cour. Il salua disant : « Qui d’ici pourra lire cette lettre que j’apporte en Égypte devant Pharaon, mais sans gâter le sceau, de façon à lire l’écrit qui est en elle sans l’ouvrir ? S’il arrive qu’il n’y ait bon scribe, ni savant en Égypte qui puisse la lire sans l’ouvrir, je rapporterai l’infériorité de l’Égypte à la terre des Nègres, mon pays ». Au moment que Pharaon et ses princes entendirent ces paroles ils ne surent plus le lieu de la terre où ils étaient, et ils dirent : « Par la vie de Phtah, le dieu grand, est-il force de bon scribe ou de magicien, habile à lire des écrits dont il voit la teneur, qui puisse lire une lettre sans l’ouvrir ? » Pharaon dit : « Qu’on m’appelle Satmi Khâmois, mon fils ! » On courut, on le lui amena à l’instant, il s’inclina jusqu’à terre, il adora Pharaon, puis il se releva et il se tint debout, bénissant et acclamant Pharaon. Pharaon lui dit : « Mon fils Satmi, as-tu entendu les paroles que cette peste d’Éthiopien a dites devant moi, disant : « Y a-t-il a un bon scribe ou un homme instruit en Égypte qui puisse lire la lettre qui est en ma main sans briser le sceau, et qui sache ce qu’il y a d’écrit en elle sans l’ouvrir ? » L’instant que Satmi entendit ces paroles, il ne sut plus l’endroit du monde où il était, il dit : « Mon grand seigneur qui est-ce qui serait capable de lire une lettre sans l’ouvrir ? Maintenant donc qu’on me donne dix jours de répit, que je puisse voir ce que je suis capable de faire, pour éviter que l’infériorité de l’Égypte soit rapportée au pays des Nègres mangeurs de gomme ». Pharaon dit : « Ils sont donnés à mon fils Satmi ». On assigna des appartements où se retirer à l’Éthiopien, on lui prépara des saletés à la mode d’Éthiopie, puis Pharaon se leva en la cour, son cœur triste excessivement, et il se coucha sans boire ni manger.

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