La pierre de Rosette

 


Un officier français de Bonaparte avait découvert dans le delta du Nil un bloc de basalte noir, gravé d'un texte écrit en trois écritures différentes. Le monde savant s'y était immédiatement intéressé en raison de son importance. En effet des trois écritures employées, l'une, le grec, était connue : elle révéla un décret de Ptolémée V Epiphane. Des deux autres, l'une était constituée par des signes figurés identiques à ceux qui l'on pouvait voir sur les monuments égyptiens qui subsistaient encore, c'était l'écriture hiéroglyphique, l'autre enfin d'un aspect très différent, non sans analogie avec l'arabe, devait être le démotique, l'écriture cursive employée dans les documents populaires.

Pendant des années, les meilleurs esprits de l'époque échouèrent devant ce problème en apparence facile d'une simple traduction. Il faut dire que la pierre n'était pas intacte et qu'il manquait des fragments importants.

C'est alors que Champollion intervint. Il découvrit d'abord que, comme en hébreu ou en arabe, les consonnes seules étaient écrites ; les voyelles étaient omises, on n'avait donc que les squelettes des mots. Puis, après des années de travail harassant, il s'occupa des mots égyptiens. S'appuyant sur sa connaissance du copte, non seulement il lut sur un autre monument le nom célèbre de Ramsès, mais il le comprit. Il s'attaqua à tous les textes égyptiens qu'il put trouver et à chaque fois il surmonta toutes les difficultés. En 1832, dix ans après sa découverte initiale, il écrivait une grammaire de la langue égyptienne et commençait un dictionnaire. C'est alors qu'il mourut à quarante-deux ans épuisé par l'effort prodigieux qu'il venait de fournir.


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