Joyce Mansour

 

Le Tribunal, par Daumier

HEURES PERDUES DE LA LOI


Les cauchemars des magistrats

Sont ouverts aux oiseaux

Fermés aux enfants

Et les plantes épanouies des intestins séniles

Viennent mourir lourdement sur le blanc des carreaux

Où les corps des malchanceux

Se calfeutrent dans des coins de démence insoupçonnés

Alors les femmes matinales leurs doigts tressés blessés

Viennent brouter leur bonheur leurs balais dégainés

Entre le banc des accusés

Et les tuniques des gendarmes

Pendus aux poutres des procureurs précautionneux

Et l'horreur se répand dans l'air et dans l'eau

Polluant les promesses de la nature à genoux

Collant même les pierres à l'ordure.


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