La nouvelle Bibliothèque d'Alexandrie
L'idée, séduisante et dangereuse, de refaire une Bibliothèque d'Alexandrie est née dans les années 1970. Le parrainage de l'Unesco et divers soutiens internationaux ont permis de la réaliser. Le bâtiment de l'Alexandrina, conçu par les architectes norvégiens du cabine Snohetta, compte onze étages, dont quatre au-dessous du niveau de la mer. Il ne manque pas de symboles. Sa salle de lecture unique, construite sur sept niveaux qui correspondent à sept domaines du savoir, est la plus grande du monde. Le toit de verre, en forme de disque solaire, semble émerger de l'eau ; il est incliné vers la mer, devant la pointe de Silsila, à l'endroit où le fameux établissement de l'Antiquité aurait pu se trouver. Sur le mur d'enceinte, recouvert d'un granit d'Assouan, sont gravés des caractères dans toutes les langues. Une salle de congrès et un planétarium complètent l'ensemble.
Dotée des techniques les plus modernes, l'Alexandrina peut être un centre de production et d'édition numériques. Mais elle ne remplira son rôle qui si elle réussit, comme sa glorieuse ancêtre, à être un centre international de rencontre. Il lui faudra aussi affirmer la liberté de la culture dans un pays qui a la mauvaise habitude de censurer des livres. La nomination d'un brillant intellectuel égyptien, Ismaïl Saragueddine, au poste de directeur général a impressionné les plus sceptiques.
Robert Solé
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