Conte d'Orient

 


Les aventures d'Aldar le farceur


Aldar trouva un énorme tambour dans un superbe jardin. Et il ne résista pas à la tentation : il frappa des deux poings sur le tambour, faisant un grand bruit qui remplit le jardin et la vallée toute entière, parvint au lac et traversa la steppe. Et avant qu'Aldar n'eût eu le temps de décider ce qu'il lui restait à faire, une escouade de gardes du Khan fondit sur lui au galop, se saisit de lui et l'emmena tout droit au palais.

Le farceur, qui à présent n'avait plus du tout envie de plaisanter, fut traîné devant le souverain qui s'adressa à lui en ces termes :

  • Celui qui ose frapper mon gros tambour doit être capable de me dire un mensonge aussi gros. Si tu me dis un mensonge trop gros pour que je puisse le réfuter, je te donnerai tout l'or que tu es capable de porter. Mais attention ! Si tu échoues, c'est ta vie que tu perdras. Parle, j'attends ta réponse !

Le Khan souriait d'un sourire cruel qui était un horrible spectacle, car il ne doutait pas qu'Aldar perdrait le pari. Le Khan se fit apporter un sac d'or et une épée, et les disposa de part et d'autre de son trône.

  • O puissant Seigneur, Prince des croyants, vous ne me ferez pas couper la tête ! dit Aldar.

En entendant cela, le Khan fut stupéfait :

  • Si je lui fais couper la tête, songea-t-il, il aura menti, et alors je ne peux pas, d'après le pari, lui faire couper la tête. Cependant, si j'épargne sa vie, il aura dit la vérité, et je devrais le faire décapiter...

Le Khan s'efforçait d'amener son raisonnement à une conclusion logique. Au fur et à mesure qu'il y songeait, la confusion se mettait à régner dans sa tête royale. Cela lui donna un tel vertige qu'il glissa de son trône et s'effondra sur le merveilleux tapis qui recouvrait le sol.

Ce que voyant, Aldar le farceur n'hésita pas une seconde : il se saisit du sac d'or et s'enfuit du palais comme s'il avait été la proie des flammes.


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