Le conte du marin
Il arriva un jour, au temps du roi Ahmasi, que le roi dit à ses grands courtisans: « Il me plaît boire du brandevin d’Égypte ! » Ils dirent : « Notre grand maître, c’est dur de boire du brandevin d’Égypte ; il fait partie de ces vins si chargés d’alcool qu’on peut les enflammer comme nous faisons l’eau-de-vie ». Il leur dit : « Est-ce que vous trouveriez à reprendre à ce que je vous dis ? » Ils dirent : « Notre grand maître, ce qui plaît au roi, qu’il le fasse ». Le roi dit : « Qu’on porte du brandevin d’Égypte sur le lac ! » Ils agirent selon l’ordre du roi. Le roi se lava avec ses enfants, et il n’y eut vin du monde avec eux, si ce n’est le brandevin d’Égypte ; le roi se délecta avec ses enfants, il but du vin en très grande quantité ; et, à cause de l’avidité que marquait le roi pour le brandevin d’Égypte, il s’endormit sur le lac, le soir de ce jour-là, car il avait fait apporter par les matelots un lit de repos sous une treille, au bord du lac. Le matin arrivé, le roi ne put se lever à cause de l’ivresse dans laquelle il était plongé. Passée une heure sans qu’il pût se lever encore, les courtisans proférèrent une plainte disant : « Est-il possible que, s’il arrive au roi de s’enivrer autant qu’homme au monde, aucun homme au monde ne puisse plus entrer vers le roi pour une affaire ? » Les courtisans entrèrent donc au lieu où le roi était et ils dirent : « Notre grand maître, quel est le désir qui possède le roi ? » Le roi dit : « Il me plaît m’enivrer beaucoup… N’y a-t-il personne parmi vous qui puisse me conter une histoire, afin que je puisse me tenir éveillé par là ? » Or, il y avait un Frère royal parmi les courtisans dont le nom était Péoun, et qui connaissait beaucoup d’histoires. Il s’avança devant le roi, il dit : « Notre grand maître, est-ce que le roi ignore l’aventure qui arriva à un jeune marin à qui l’on donnait nom de Petoht? »
« Un grand roi ne peut ignorer quelque chose ! Tu peux t'en aller. » Et il chassa celui qui voulait raconter. Mais quand Péoun fut sorti, le roi ajouta : « J'aurais bien aimé pourtant entendre l'histoire du marin. »
Epoque de Ptolémée
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