Le proverbe du samedi

 



La richesse à l'étranger est une patrie et la pauvreté dans la patrie est un exil.

(proverbe arabe)


La richesse est une patrie pour l'exilé.

(proverbe libanais)


Autour du mot  » patrie « , deux hautes références. Abou Tayyib al-Moutanabbi, d’abord, poète arabe classique né en Irak en 915 après Jésus-Christ, philosophe qui savait exprimer sa vision universelle de l’humanité :  » La patrie de l’homme est là où il se trouve bien !  » Tous les sens investissent cette formule : non seulement le sens affectif, le lien entre chaque homme et l’espace auquel il se rattache spontanément, mais aussi le sens politique, aisément contemporain, qui affirme la liberté humaine : chacun a le droit de planter sa patrie dans le lieu où il se sent  » chez lui « …

Et, toujours autour de l’idée de patrie, cette autre sagesse, d’Ali Ben Abi Talib, né en 598, cousin et gendre du prophète Mohammed, calife de 656 à 661, défait par le chef de Omeyyades et gouverneur de Syrie, évincé par ce dernier, puis assassiné à Koufa :  » La richesse de l’homme à l’étranger est une patrie, la pauvreté dans sa patrie est un exil « … Vision réaliste et brutale d’un monde humain qui se structure autour des valeurs matérielles et du respect de l’argent, délaissant les vraies valeurs et les fraternités premières. Vision malheureusement guidée par l’expérience douloureuse et injuste…

voir cet article du monde du 30 novembre 2012 :

 Etranger dans son propre pays : l'expression revient comme un leitmotiv dans la bouche des anciens expatriés. L'atterrissage est d'autant plus brutal que la période d'expatriation a été longue (on parle du "cap des cinq ans"), le pays de résidence éloigné et le retour subi.

C'est précisément dans ces conditions que les Béquin ont reposé leurs valises en France en janvier dernier. Cadre dirigeant d'une multinationale américaine, l'époux de Corinne n'a eu d'autre choix que d'accepter sa relocalisation en région parisienne, au beau milieu de l'année scolaire. Leur vague à l'âme s'est aussitôt heurté à l'incompréhension des proches : "Votre famille ne s'attend pas à ce que vous ne soyez pas heureux de rentrer, confie Pascal Béquin. Mais la réalité est que nous nous sommes habitués à vivre loin d'eux." D'autant plus que les impatriés ne font guère pleurer dans les chaumières. Leur blues du retour passe bien souvent pour des jérémiades d'enfants gâtés inconsolables après leurs adieux déchirants... aux primes d'éloignement, à la voiture de fonction et à une domesticité vibrionnant dans leur vaste villa. 

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