Surréalisme en Egypte
Au Marquis de Sade
La bave n'étincelle pas, Sade, ni le vin.
La semence ne luit pas comme une flèche.
Mais le feu pourrit dans la terre
perpétuellement.
La nuit ne vomit pas sur ton lit, Sade.
Les femmes ne laissent pas couler de leurs bouches
du lierre rouge et des rats crevés,
et leur soleil excrémentiel
ne tourne pas dans leurs ventres.
Mais le feu noircit dans leurs têtes
perpétuellement.
La bave ne brûle pas, Sade, ni la morve.
La semence ne fait pas trembler leurs lèvres.
Elles peuvent bien écraser les oiseaux,
et dévorer leurs cous,
les noyer dans leur premier sang,
à la fois sources et cris.
Mais le sang ne coule pas, Sade, ni le vent,
ni la plage.
Les torrents de salive ne souillent pas leurs ventres.
Et le feu chante dans la terre
perpétuellement.
Claude Serbanne (1947)
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