C'est pour bientôt

 


C'était une très belle journée. Le président Eric Zemmour présidait le retour des cendres du Maréchal Pétain au Panthéon. Le matin même, en effet, dans la cours des Invalides, Philippe Pétain avait été réintégré au grade qui était le sien avant l'odieuse campagne qui avait suivi la fin du conflit mondial. Bien sûr, il y avait quelques protestataires un peu belliqueux pour essayer de gâcher cette émouvante cérémonie, mais les Français, en général, respectaient le choix de leur président. En tout cas, cela faisait des années qu'on leur expliquait qu'il fallait au moins respecter la fonction, même si on avait des points de divergence qui peuvent toujours se régler au fil du temps. D'ailleurs Emmanuel Valls qui se disait compétent au poste de ministre de ce que l'on veut, disait qu'il n'était hostile ni au colloque, à l'équivoque.

Eric Zemmour souhaitait aussi qu'on l'appelle désormais Clovis II. Mais il fallait pour cela un congrès des deux assemblées pour ratifier ce vœux qui ne semblait pas excessif au regard de tout ce que la nouvelle présidence avait apporté de positif à tous les citoyens : désormais le beurre, les fourchettes à escargot, la colle à bois et les préservatifs étaient de fabrication française. Le président avait voulu qu'il en soit de même pour l'informatique, mais cela s'était révélé impossible pour le moment ; aussi étions-nous revenus avec un certain bonheur au minitel. La France serait désormais entourée de murs, mais on laisserait de petites ouvertures pour que puissent passer les hérissons et les crapauds. Ainsi Bouygues avait du travail pour plusieurs générations de Bouygues.

Le président avait aussi résolu le problème des places de parking surtout à Paris. Il suffisait maintenant de présenter son smartphone avec l'application « prénom français » pour qu'aussitôt une place vous tende les bras si on peut dire.

La presse avait également beaucoup évolué : le journal « Libération » était devenu, après l'acquisition par Vincent Bolloré, « L'hypernation » ; on trouvait aussi en kiosque « France Ostensoir » et « Le Pharisien Libéré ». Mais c'est surtout à la télévision que le changement était le plus marquant. D'abord le président avait sa chaîne « Z, mon amour » animée par Cyril Hanouna. Et puis de nombreuses chaînes étaient consacrées à l'histoire de France, dont une spécialement dédiée à Charles Martel. Et TF1 promettait une soirée patriotique avec Marcel Amont qui chantera « Bleu Blanc Rouge », une variation sur un de ses anciens succès.

Enfin, la France n'était plus isolée dans le grand concert international puisque des personnalités aussi prestigieuses que Donald Trump, Caroline de Monaco, Jair Bolsonaro, Vladimir Poutine étaient venus manger un cassoulet à l'Elysée en écoutant des disques de l'inoubliable Mistinguette.



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