Conte d'Egypte

 


LES TROIS VOEUX

Un jour, un saint homme qui s'ennuyait est allé se promener sur la terre, quand il a rencontré une tête ! Oui une tête, une vraie, avec des joues, des rides, des cils, des lèvres.

Le saint homme :

  • Qui t'a mis dans ce trou ?

L'homme enterré :

  • C'est moi-même qui m'y suis mis.

Le saint homme :

  • Comment est-il possible qu'un humain se mette dans un tel état ?

L'homme enterré :

  • J'en ai assez de cette vie ! Je veux mourir. Je n'ai que moi-même au monde et je ne peux même pas subvenir aux besoins de ma femme et de mes enfants !

Le saint homme :

  • Allez ! Lève-toi ! Je vais alléger ta misère. Quelle idée de se mettre dans un trou pareil !

Il aide l'homme à se déterrer et lui dit :

  • Dieu exaucera trois de tes vœux. Demande ce que tu voudras et tu l'auras.

L'homme déterré est heureux. Il court chez lui annoncer la bonne nouvelle à sa femme.

La femme :

  • Je veux un des vœux pour moi toute seule ! Je voudrais être la femme la plus belle du monde !

Et au même instant, une merveille de créature apparaît. Elle se regarde dans la glace, cligne des yeux et sourit devant la beauté de son visage. Elle a une envie irrésistible de sortir. Elle pose une jarre sur son épaule et va remplir au fleuve. Elle se pavane comme un paon. Une belle embarcation vient à passer et le capitaine, ébloui par la grâce de la femme, s'approche de la rive et l'enlève.

Le mari qui la cherche partout apprend la nouvelle. Sa colère est telle qu'il hurle :

  • Qu'elle se transforme en guenon !

Au même instant, le capitaine regarde la belle : une guenon grimaçante lui sourit ! Le bateau fait demi-tour et la guenon est débarquée devant chez elle. Tous les habitants du village s'enfuient et hurlent en la voyant. Ses propres enfants sont terrorisés et se mettent à pleurer. Le mari n'a plus qu'un vœu :

  • Qu'elle redevienne comme avant !

Et le troisième vœux est exaucé.


Le saint homme revient un jour sur le même chemin. Il voit la même tête, au même endroit !

  • Que t'arrive-t-il encore ?

  • Tais-toi et aide-moi à enterrer ce qui dépasse du sol.


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