Mohammed Abu-Zaid

 


Dehors il pleut

A l'arrêt du bus

J'ai attendu la fin du monde

Sur la place de la Mosquée

-pendant que j'étais occupé aux invocations-

J'ai attendu le dernier moment

Dans ma petite chambre

A ma gauche un nounours triste

Devant mes yeux un film débile

J'attends l'explosion du livre à ma face.


Je ne sais ce que sera le jour du jugement dernier

Ni comment je vais affronter

Un poème en prose à la main

Les humains sortant de leur tombe.

Que vais-je dire à Mussolini s'il me croise ?

Où vais-je cacher mon visage

Des voleurs de grand chemin et des pirates

Qui reviennent de la mort ?


Soixante-dix fois

J'ai retenu ma respiration en me disant :

Aujourd'hui c'est la fin

Mais rien n'est arrivé

Seulement

Il s'est arrêté de pleuvoir

Le tonnerre n'a pas dit une seule phrase utile

J'ai libéré mes poules

Et je suis revenu me fourrer

Dans la morgue

A attendre que les yeux fermés s'ouvrent autour de moi.


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