Sayed Darwich
Sayed Darwich (né le 17 mars 1892 à Alexandrie et décédé dans cette même ville le 15 septembre 1923) est un chanteur et compositeur lyrique égyptien, considéré comme le père de la musique égyptienne populaire.
La comédie musicale venait de naître en
Égypte au début du xxe siècle sous l'égide de Salama Hegazi,
pionnier du genre dans son pays. Dans ce contexte, Darwich permettra
de grandes évolutions dans la musique arabe. Parmi ses compositions
figure la mise en musique de Bilady, Bilady, Bilady (Ô, mon Pays),
l'hymne national de la République arabe d'Égypte, dont le texte fut
adapté d'un célèbre discours de Mustafa Kamil.
Né dans le
quartier de Kom Al Dekka à Alexandrie, Sayed Darwich étudie au sein
d'une école coranique de sa ville natale tout en se passionnant pour
la musique. Il est remarqué par Selim Attallah, chef d'une troupe
musicale qui l'intègre à sa formation.
En 1909, Sayed
Darwich participe à plusieurs tournées dans différents pays arabes
mais sans grand succès. En 1913, il voyage à nouveau et rencontre
en Syrie Osman Al Moussely, une grande personnalité de la musique
arabe de l'époque. En 1916, il se joint à la troupe de Georges
Abyad et Salama Hegazi qui, présentant Sayed Darwich, avait dit :
"Rappelez-vous bien le nom de ce jeune homme !"
En
1921, Sayed Darwich forme sa propre troupe et présente des pièces
dont Shéhérazade. Ses compositions théâtrales sont caractérisées
par le rythme folklorique et une forme de simplicité. Il introduit
également le cor comme instrument de prédilection.
Il
s'éteint de façon prématurée à l'âge de 31 ans à Alexandrie.
La cause de son décès est encore inconnue. Certains disent qu'il a
été empoisonné et est mort d'un arrêt cardiaque. Il repose
maintenant dans le "Jardin des Immortels" à Alexandrie ;
le jour même de son décès voit le retour d'exil du leader
nationaliste Saad Zaghloul, accueilli aux sons de Bilady, Bilady,
Bilady.
Sayed Darwich a laissé une production abondante, et
l'on raconte qu'il pouvait composer jusqu'à cinq pièces en un
mois.
En plus de composer 260 chansons, il a écrit 26
opérettes, remplaçant l'ancien style lent, répétitif et ornementé
de la musique classique arabe par un nouveau style léger et
expressif. Certaines des œuvres les plus populaires de Darwish dans
ce domaine étaient El Ashara'l Tayyiba (1920), Shahrazad (1921) et
El-Barooka (1921). Ces opérettes, comme les autres compositions de
Darwish, rappelaient fortement la musique folklorique égyptienne et
ont acquis une grande popularité en raison de leurs thèmes sociaux
et patriotiques. On peut encore citer l'opéra Abdel-Rahman El-Nasser
(1921).
Sayed Darwich n’a pas le charisme qui convient pour le public des cafés du Caire. Et c’est presque par dépit qu’il commence à écrire des opérettes. Cette forme est apparue en Égypte à la fin du XIXe siècle, et il la porte à une sorte de perfection en synthétisant la sophistication de la musique semi-classique arabe, la simplicité des thèmes folkloriques égyptiens et l’ampleur de l’orchestre occidental.
Aux alentours de la Première Guerre mondiale, Sayed Darwich devient une référence. Il fournit en ouvrages nouveaux les compagnies concurrentes de théâtre musical égyptiennes. À sa mort, il laissera 26 opérettes et un personnage qui lui a apporté la gloire comme interprète : Kish Kish Bey, riche provincial borné et vulgaire qui vient dilapider son argent auprès des cocotes du Caire. Il écrit aussi une vingtaine de mouachah, poésies lyriques qui reprennent la forme canonique du Moyen-âge andalou.
Sayed Darwich compose plus de 250 chansons, dont Salma ya Salâma, qui sera même enregistré par Dalida, bien plus tard, en 1977.
Il faut dire que les paroles d'origine en arabe sont très différentes, parce que c'est une chanson qui parle de la nostalgie des exilés...
En
paix dans le plus grand des mondes et ses nombreux pays,
j'ai
fait un tour et quand mon premier amour m'a appelée
J'ai
tout laissé et suis revenue
Et
dans ses bras je me suis jetée et j'ai chanté
En
paix, nous étions partis et je suis revenue en paix
L'amour
est encore pur, l'air est chaud
Et
la lune scintille toujours
Et
au coucher du soleil, nous nous rassemblons sur un bateau
Et
la soirée se prolonge
En
paix, nous étions partis et je suis revenue en paix
Il
y avait un arbre, un jardin portant un drapeau
Et
moi j'y pensais tellement et je me demandais s'il existait
Et
mon cœur lui restait calme
Oui
le jardin est là et mon cœur lui restait calme
En
paix, nous étions partis et je suis revenue en paix
Dans
le plus grand des mondes et ses nombreux pays, j'ai fait un tour
Et
quand mon premier amour m'a appelée
J'ai
tout laissé et je suis revenue
Et
dans ses bras je me suis jetée et j'ai chanté
En
paix, nous étions partis et je suis revenue en paix
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