Le crocodile du Nil

 


Inutile de guetter le saurien endormi au soleil, sur une rive du fleuve : il a disparu depuis belle lurette. Chassé, repoussé toujours plus au sud, il ne fait même plus le bonheur des preneurs d'images en Nubie. Les derniers crocodiles se rencontrent dans le lac Nasser, où personne n'habite, à part quelques pêcheurs qui entretiennent avec eux des rapports de bon voisinage.

Jusqu'à une époque récente, les Nubiens le tuaient pour commercialiser sa peau, manger sa viande – surtout la queue très appréciée- ou extraire des glandes de sa mâchoire une matière dont ils tiraient des parfums.


Les anciens Egyptiens le considéraient tantôt comme un être malfaisant, tantôt comme un dieu. Pour le capturer, selon Hérodote, on accrochait un morceau de porc à un hameçon et on attirait le crocodile en faisant crier le porcelet. Une fois pris et hissé sur la berge, il était aveuglé avec de la boue... Dans la région du lac Moeris (Fayoum), les crocodiles étaient tenus pour sacrés. Ne surgissaient-ils pas des ondes, comme le soleil ? L'un d'eux, dressé et apprivoisé, portait des boucles d'oreilles et des bracelets aux pattes. Dans le temple qui lui était consacré, les prêtres du Fayoum chantaient : « Salut à toi, Sobek le Crocodipolite, Rê, Horus, dieu puissant. Salut à toi, qui t'es levé des Eaux primordiales, Horus chef de l'Egypte, taureau des taureaux, grand être mâle, maître des îles flottantes... »

A sa mort, on l'embaumait.


Momie de crocodile

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