Les Musiciens du Nil

 


La troupe des Musiciens du Nil a été à l’origine constituée par le gouvernement égyptien, à une époque où la mise en valeur des cultures populaires participait de l’édification d’une conscience nationale et de l’encadrement étatique des populations jusqu’alors fidèles au pouvoir local. Elle est remarquée au festival de Chateauvallon, près de Toulon, en 1975.

Originaires de la région de Louxor et des villages avoisinants, portant d’épaisses gallabiya- s sombres, majestueusement enturbannés de blanc, Les Musiciens du Nil exportent les musiques rurales de Haute-Egypte dans le monde entier depuis maintenant une trentaine d’années. Issus de véritables castes de musiciens professionnels affiliés à des clans tziganes tels les Mataqil, Balhawanât, Djamassi, venus s’établir en Egypte dès le XIe siècle, ils animent les mariages, les cérémonies de toute sorte et des festivités à caractère sacré dont la plus importante est celle qui célèbre la naissance du Prophète, le mawlid al-Nabî.

Les Musiciens du Nil ont développé une virtuosité inédite de la rabbâba, cette vièle en crins de cheval, noix de coco et peau de poisson nilotique qui tantôt s’envole dans des improvisations ornementées, tantôt porte les voix pleines de fougue et d’humour des chanteurs, le tout sur une partition rythmique endiablée (derbouka et doff) qui suscite une irrésistible envie de danser.

La troupe a aussi constitué un ensemble de mizmar, le hautbois égyptien, qui accompagne, avec le tabla baladî, gros tambour à double membrane, la danse du bâton Raqs al-tahtîb, danse traditionnelle du Sa’id et sport de combat ancestral. Comment ne pas être surpris par la spontanéité et le naturel avec lesquels ils nous emportent dans l’énergie étourdissante de ces deux répertoires ?





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