Bande dessinée en Egypte
Un 9ème art qui s’émancipe
Très populaire en Égypte, la production de bande dessinée dans le pays a pourtant été pendant longtemps réservée aux enfants. Mais, dans les années 2000, en particulier avec la sortie en 2008 de Metro de Magdy El Shafee, qui signait alors le premier roman graphique égyptien, la bande dessinée égyptienne a cessé d’avoir un caractère exclusivement enfantin.
Les histoires dessinées destinées aux adultes se sont alors multipliées sur papier mais également en ligne. Dans la foulée, juste après la révolution de 2011, de nombreuses initiatives ont fleuri.
Des magazines dédiés comme TukTuk ou Garage ont vu le jour, l’organisme Mazg, qui agit pour la promotion et le développement de la bande dessinée dans toute l’Égypte, a été créé et par la suite des événements comme le CairoComix festival ou l’Egypt Comix Week sont nés.
La caricaturiste Doaa El Adl fut lauréate de plusieurs récompenses pour Cinquante bandes dessinées et plus sur les femmes. Cet « album de photos », comme elle le surnomme, rassemble plusieurs de ses dessins réalisés ces dernières années dans le cadre de collaborations avec des organisations féministes en Egypte mais aussi à l’extérieur.
Un recueil de caricatures auquel elle a ajouté des inédits qui abordent les lois discriminatoires à l’égard des femmes. Un sujet qui, comme elle l’explique en introduction son livre, n’a jamais été abordé dans les caricatures égyptiennes. Mariage de mineures, adultère, excision, violences envers les femmes… De nombreuses lois sont explicitées et illustrées par la caricaturiste dans cette dernière partie de l’ouvrage.
La jeune dessinatrice égyptienne Deena Mohamed a créé Qahera , une série de 8 histoires courtes qui abordent la condition de la femme en Egypte et en particulier le harcèlement sexuel.
Mais Deena Mohamed est surtout connue pour son roman graphique Shubeik Lubeik. Une bande dessinée qui lui a valu de remporter le prix du Meilleur roman graphique publié en arabe.
Des chameaux qui passent à travers une porte, le corps d’une danseuse du ventre ou encore des moustaches différentes associées à des ciseaux de forme adaptée… L’artiste Farah Shafie présente, quant à elle, sa collection de dessins humoristiques illustrant des proverbes populaires égyptiens qu’elle a rassemblés dans un ouvrage dédié. Une manière pour elle de perpétuer la culture égyptienne et ses expressions uniques.
Le plus égyptien des dessinateurs et auteurs de bande dessinée français, Golo, était également de la partie pour la sortie de son nouveau livre Istrati! présenté en avant première ce dimanche 24 septembre dans le centre ville du Caire, à paraitre en octobre 2017 aux éditions Actes Sud.
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