Gigi, chanteuse éthiopienne

 


Bien loin est le temps où la jeune Ejigayehu Shubabaw se glissait dans l'église, déguisée en garçon, parmi le choeur des hommes, tradition oblige, les filles étaient alors écartées du culte. Prenant bien garde qu'on ne la remarque, elle entonnait les mélodies sacrées de la liturgie orthodoxe. C'est ainsi que Gigi fit ses débuts de chanteuse.

Ejigayehu «Gigi» Shibabaw est née en 1974 dans une famille de notables du Godjam. En 1984, sa famille vient s’établir à Addis Abeba et Gigi poursuit son cycle d’études secondaires. Mais déjà, elle porte en elle l’ambition de devenir chanteuse.


Musicienne autodidacte, elle s’imprègne de tout ce qu’elle peut entendre, musiciens traditionnels et artistes célèbres de son pays, notamment Aster Awaka. Quelques années plus tard, elle a à peine 17 ans, elle décide de se consacrer exclusivement au chant et se heurte à l’hostilité de sa famille. Elle s’enfuit alors au Kenya et fonde un groupe avec lequel elle se produit pour la première fois à Nairobi en 1993. De retour en Éthiopie en 1996, elle fait la connaissance de Fantahun Shewankochew et de Wores G. Egziabher, joueur de masinqo et chanteur, grâce à l’entremise du metteur en scène Massimo Schuster qui, l’ayant entendue en concert à l’Alliance franco-éthiopienne d’Addis Abeba, imagine de les associer en trio dans sa troupe «Salomon et Saba».

Remarquable de par l’ampleur de sa tessiture, la voix de Gigi offre une palette de timbres dont elle use avec grâce, exprimant tantôt une émotion pleine de pudeur et tantôt l’érotisme le plus débridé. Star de la pop ethiopienne, épouse du musicien David Byrne, Gigi a intégré des couleurs originales dans sa musique comme le dub, le jazz et des musiques afro-asiatiques. Elle a collaboré avec Wayne Shorter, Pharoah Sanders et Herbie Hancock.




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