Tigré, au pays de la faim
Mekele,
sa capitale, que jalousait le reste de l’Ethiopie pour sa
modernité, roule désormais en calèche et le plein d’essence s’y
négocie à 700 dollars.
A ce prix, les Tigréens restent cloués
sur place. Une immobilité mortelle dans les campagnes profondes où
les combats ont empêché les semences. La famine tue sans
distinction et d’abord les enfants les plus jeunes.
Pas
d’électricité, pas de lait en poudre, pas d’essence pour
les ambulances. Impossible de partir se soigner en ville, les
hôpitaux sont dépourvus de tout.
La revanche s’organise et
apparaît au détour des routes où des centaines de jeunes, recrutés
à tour de bras par les Forces de Défense du Tigré, n’ont pour
seul horizon qu’une ligne de front longue de 600 kilomètres, face
aux troupes ennemies de leur pays, l’Ethiopie et de leur
voisin du Nord, l’Érythrée.
Reportage ARTE (2022) de Charles Emptaz
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