Mahmoud Ahmed
Au
début des années soixante-dix, à la fin du règne du négus Haillé
Sélassié, l\'Ethiopie connaît un âge d\'or musical. Les musiciens
découvrent les instruments électriques, les cuivres et les musiques
venues d\'Occident. Soul, rythm n\'blues et jazz qu’ils mélangent
à des mélopées orientales et des musiques de traditions
locales.
Issu d’une famille modeste d’Addis Abeba, Mahmoud
Ahmed se passionne très tôt pour le chant. Il a vingt ans, lorsque
sa carrière démarre sur un coup de chance. Un soir dans un cabaret,
où il officie comme garçon à tout faire, un chanteur manque à
l\'appel. Mahmoud le remplace au pied levé. Son exceptionnelle
aptitude vocale et son talent naturel de showman font tant d\'effet
qu’on lui propose d’intégrer l\'un des groupes vedettes de cette
période, “l\'Imperial Body Guard“. Mahmoud Ahmed devient la
coqueluche du “Swinging Addis“.
Sous la domination de la
junte militaire, Mahmoud Ahmed enregistre néanmoins son chef
d\'œuvre “Erè Mèla Mèla“, mais l\'état militaire impose une
dictature de plus en plus évidente, censure la culture et interdit
la production de disques. Mahmoud et quelques membres de l\'Ibex Band
ne se découragent pas et forment le Roha Band qui, pendant le couvre
feu, se produit dans les hôtels pour touristes.
En 1991, à
la fin de la dictature, Mahmoud Ahmed voyage en Occident où sa
réputation l’a précédé. Il y est accueilli comme le prince
qu\'il a toujours été.
"J'ai hâte de te voir"
Mes yeux ont faim de toi
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