Vu à la télé

 

Sur la chaîne France 2, le 15 août, lors du journal de 20H, un reportage édifiant. Une femme, assistante maternelle, qui touche un salaire de 1600 euros net, explique comment elle passe de bonnes vacances pas chères avec son fils. En fait, « elle traque les promos ». Elle passe sa vie à collectionner les cartes de fidélité, à découper les bons de réduction, à coller des timbres-escompte, à repérer les promotions dans les publicités qu'on glisse dans sa boite à lettres. De plus, elle a sur son téléphone des applications qui lui assurent « de bons plans » dès qu'elle pénètre dans l'hypermarché où elle acquiert des points de fidélité. Elle fait partie d'une coopérative qui lui reverse au bout d'un certain temps des bons d'achat. Elle explique que les points s'accumulent et qu'elle obtient ainsi un crédit d'achat et même des cartes pré-payées pour les pompes à essence. Dès que son fils a une idée de distraction, elle cherche dans quelle mesure elle pourrait avoir des coupons de réduction. Elle a trouvé aussi un gite qui ne lui coûte presque rien grâce aux chèques-vacance gracieusement délivrés par son employeur. Bref, c'est quasiment un boulot à plein temps pour grappiller quelques centimes par-ci par-là.

Quc cette femme fasse tout ce qu'elle peut pour passer des vacances peu onéreuses avec son fils, c'est tout son mérite. Mais ce qui est insupportable dans ce reportage sur le misérabilisme, c'est la conclusion de la présentatrice : Et beaucoup de sourires également ! Là, on touche le fond du cynisme, car la morale de l'histoire est claire : vous voyez bien qu'on peut s'en sortir par la débrouille et qu'il n'est pas nécessaire d'augmenter les salaires.


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