Lalibela
Les églises rupestres de Lalibela sont onze (la fonction de plusieurs a été modifiée au fil des siècles) églises monolithiques taillées dans la roche. Elles se trouvent dans la ville de Lalibela en Éthiopie.
La tradition dit qu'elles furent taillées au début du XIIIe siècle sur l'ordre du roi Gebre Mesqel Lalibela qui voulait permettre aux chrétiens orthodoxes éthiopiens d'avoir sur leur terre leur propre Jérusalem, les pèlerinages vers la ville sainte étant de plus en plus difficiles à cause de l'expansion de l'islam. L’aménagement du site a été conçu pour que sa topographie corresponde à une représentation symbolique de la Terre sainte, d'où son appellation de « Jérusalem Éthiopienne ».
Cependant, des études du site montrent qu'il a été sans doute aménagé sur une période plus longue, plusieurs siècles, même si la chronologie reste à préciser.
Selon la légende, au xiiie siècle, le roi Lalibela reçut la mission divine d’édifier dix églises d’une seule pierre. Pour ce faire, il reçut l’aide des anges qui aidaient les ouvriers pendant la journée et continuaient pendant la nuit. Ainsi le site est né et reçut le nom du roi fondateur, Lalibela. Dans une des églises se trouve un autel qui porte une inscription en guèze, la langue liturgique éthiopienne. Il y est écrit « Ange Gabriel, intercède pour moi et donne-moi, en partage, ton royaume. Pour moi, ton serviteur, le pécheur est fautif. Lalibela. Amen. » C’est une dédicace, une prière que le roi Lalibela adresse à l’archange Gabriel en lui dédiant cet autel. Dans la même église se trouvait un manuscrit sur lequel figurait une donation du roi Lalibela pour l’entretien du clergé des églises. Il est donc à la fois le commanditaire et le bienfaiteur de toutes ces églises. Il n’a pas seulement transformé d’anciens bâtiments en églises, il en a aussi créées de toutes pièces, comme par exemple Bete Giyorgis.
C’est à Bete-Gologota que se trouve aujourd’hui le tombeau du roi. Derrière un rideau, la tombe du roi est une relique bien gardée. Seul le prêtre responsable de cette église y a accès. Mais quelques photos ont été prises par un architecte de L’UNESCO dans les années 1960. On y voit un gisant représentant le Christ, surmonté d’archanges. Le tombeau de Lalibela se trouverait à côté, mais n’est pas visible. Seule une description a été écrite au xvie siècle par le Père Francisco-Alvarez, évoquant une crypte creusée dans le sol et recouverte d’une pierre. Les pèlerins, mais aussi de nombreux chrétiens, viennent jusque-là pour recevoir un peu de poussière sacrée de la tombe de Lalibela. Elle est donnée de la main du prêtre, qui est le seul à pouvoir la distribuer. Cette poudre a la vertu de soigner les malades qui ont la foi. Le roi Lalibela est reconnu comme saint par l’église éthiopienne depuis la fin du xve siècle. C’est la raison pour laquelle la poussière de sa tombe permet de faire des miracles. La dynastie régnante de l’époque a fait en sorte que le culte du roi Lalibela se développe et a utilisé d’une certaine manière ce culte pour élever l’image de la royauté éthiopienne en général. Chaque année, des dizaines de milliers de pèlerins viennent de tout le pays pour honorer sa mémoire et célébrer les grandes fêtes chrétiennes orthodoxes et parfois se faire enterrer au plus près de ce roi légendaire.
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