La légende de l'Arche perdue
Objet sacré pour les trois religions monothéistes, l’Arche d’Alliance, qui contenait les tables de la loi données par Dieu à Moïse sur le mont Sinaï, a disparu avec la destruction du Temple de Jérusalem. L’Arche était réputée si puissante que celui qui la touchait était, selon la légende, frappé de mort subite à son contact. Qu’est-elle devenue ? Quelles sont les pistes possibles à explorer pour retrouver sa trace ?
Le récit de l'Arche en Éthiopie se fonde sur une épopée médiévale, le Kebra Nagast, livre du xive siècle fondant le mythe étiologique de la royauté salomonide : l'Arche aurait été offerte par Salomon à la reine Makeda de Saba à la suite d'une visite à Jérusalem. Elle aurait ensuite été dérobée et emmenée en Éthiopie par Ménélik, le fils que la reine a eu avec Salomon.
La tradition du Kebra Nagast affirme par ailleurs que l'Arche se trouverait toujours dans le saint des saints d'une église chrétienne située à Aksoum : l'église Sainte-Marie-de-Sion. En fait, après avoir séjourné dans l'île Éléphantine en Égypte, puis dans une île du lac Tana en Éthiopie, elle aurait été apportée à Aksoum au ive siècle, lors de la christianisation du pays.
Il est possible que cette tradition vienne d'une confusion entre l'arche et son contenant : chaque église éthiopienne est construite sur le modèle du temple de Jérusalem, possédant en son centre le saint des saints, le « maqdas », salle ouverte qu'aux prêtres et possédant un coffre en bois ou en pierre, le tabot qui conserve une réplique de l'Arche. Selon le témoignage de plusieurs gardiens de la chapelle de la tablette, la relique ne serait pas l'Arche mais un tabot vénéré depuis des siècles, consistant en une grande tablette blanche qui pourrait être une pierre d'autel sacrée. Actuellement, elle serait conservée dans la « chapelle de l'Arche d'alliance », située dans un enclos séparé de l'église Sainte-Marie-de-Sion, sous la protection d'un gardien nommé à vie par son prédécesseur, qui est le seul autorisé à la voir et qui ne sort jamais de l'enceinte. Ni l'empereur d'Éthiopie (assassiné en 1975), ni le président de la République d'Éthiopie, ni même le chef de l'Église orthodoxe éthiopienne ne sont autorisés à la voir. La version de la tradition éthiopienne se heurte au fait que l'Arche d'alliance était encore à Jérusalem sous le règne du roi Josias.
La chapelle de l'église Sainte-Marie-de-Sion à Aksoum en Éthiopie où l'Arche aurait séjourné d'après certaines traditions.
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