Ibrahim Al-Koni


 Chaque fois que le destin le tirait vers le sud et qu'il se retrouvait dans l'étreinte du désert, il était pris de stupeur et sentait poindre en lui une nostalgie venue de nulle part. Mais ce sentiment enfoui n'était une nostalgie. C'était un appel.

Un appel profond et, quoique intime, impossible à définir ; comme une chanson douce que son oreille n'avait jamais encore entendue mais que son cœur aurait reconnue depuis des temps très, très anciens ; des temps qu'il n'aurait pas vécus dans sa vie présente, ni même dans sa vie précédente et à la quelle il ne pouvait répondre autrement que par un battement sourd, pareil à une supplique. Un battement sourd pareil à la prière.

(…) Le désert aussi est un ami qui se présente à nous sous les traits d'un ennemi. Dans le désert aussi est une délivrance connue des seuls Clairvoyants. Le désert est lui aussi message puisqu'il est son propre envoyé ; il est même le message des messages puisqu'il est le plus noble de tous les envoyés, puisque... puisqu'il tient dans sa manche cet oiseau fabuleux qui s'appelle « La liberté! »


Comme un appel lointain

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