Conte libyen du XVIème siècle
Papa Fakran
Papa Fakran est assis sur un tas de fumier.
Il est seul : sa fiancée s'en est allée.
Il est triste.
Il pleure toutes les larmes de son corps.
Arriva la poule :
Pourquoi pleures-tu, Papa Fakran ?
Ma fiancée est partie. Pourquoi je ne pleurerais pas ?
Attends, je vais la ramener.
Et la poule de frapper à la porte de la maison de la fiancée.
Que celui qui frappe à ma porte ait la patte coupée et qu'on lui torde le cou.
Je suis la poule. Et mes œufs sont bons pour les femmes en couche et leur mari.
Va-t-en d'ici.
De retour auprès de Papa Fakran :
Elle n'a pas voulu venir.
Papa Fakran est assis sur un tas de fumier.
Il est seul : sa fiancée s'en est allée.
Il est triste.
Il pleure toutes les larmes de son corps.
Arriva le coq:
Pourquoi pleures-tu, Papa Fakran ?
Ma fiancée est partie. Pourquoi je ne pleurerais pas ?
Attends, je vais la ramener.
Et le coq de frapper à la porte de la maison de la fiancée.
Que celui qui frappe à ma porte ait la patte coupée et qu'on lui torde le cou.
Je suis le coq. Je suis le seigneur de trente poules.
Va-t-en d'ici.
De retour auprès de Papa Fakran :
- Elle n'a pas voulu venir.
Papa Fakran est assis sur un tas de fumier.
Il est seul : sa fiancée s'en est allée.
Il est triste.
Il pleure toutes les larmes de son corps.
Arriva l'âne:
Pourquoi pleures-tu, Papa Fakran ?
Ma fiancée est partie. Pourquoi je ne pleurerais pas ?
Attends, je vais la ramener.
Et l'âne de frapper à la porte de la maison de la fiancée.
Que celui qui frappe à ma porte ait la patte coupée et qu'on lui torde le cou.
Je suis l'âne. Quand je brais, je fais peur aux enfants.
Va-t-en d'ici.
De retour auprès de Papa Fakran :
- Elle n'a pas voulu venir.
Papa Fakran est assis sur un tas de fumier.
Il est seul : sa fiancée s'en est allée.
Il est triste.
Il pleure toutes les larmes de son corps.
Arriva le chameau :
Pourquoi pleures-tu, Papa Fakran ?
Ma fiancée est partie. Pourquoi je ne pleurerais pas ?
Attends, je vais la ramener.
Et le chameau de frapper à la porte de la maison de la fiancée.
Que celui qui frappe à ma porte ait la patte coupée et qu'on lui torde le cou.
Je suis le chameau. Je peux transporter de l'eau très loin.
Va-t-en d'ici.
De retour auprès de Papa Fakran :
- Elle n'a pas voulu venir.
Papa Fakran est assis sur un tas de fumier.
Il est seul : sa fiancée s'en est allée.
Il est triste.
Il pleure toutes les larmes de son corps.
Arriva le mouton :
Pourquoi pleures-tu, Papa Fakran ?
Ma fiancée est partie. Pourquoi je ne pleurerais pas ?
Attends, je vais la ramener.
Et le mouton de frapper à la porte de la maison de la fiancée.
Que celui qui frappe à ma porte ait la patte coupée et qu'on lui torde le cou.
Je suis le mouton et je donne ma laine pour la tisseuse.
Va-t-en d'ici.
De retour auprès de Papa Fakran :
- Elle n'a pas voulu venir.
Papa Fakran est assis sur un tas de fumier.
Il est seul : sa fiancée s'en est allée.
Il est triste.
Il pleure toutes les larmes de son corps.
Arriva le serpent :
Pourquoi pleures-tu, Papa Fakran ?
Ma fiancée est partie. Pourquoi je ne pleurerais pas ?
Attends, je vais la ramener.
Et le serpent de frapper à la porte de la maison de la fiancée.
Que celui qui frappe à ma porte ait la patte coupée et qu'on lui torde le cou.
Je suis le serpent. Et je ne mords qu'une seule fois.
Attends-moi. Je me fais belle.
De retour auprès de Papa Fakran :
Voilà ta fiancée.
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