Aboul Kacem Chebbi

 

Aujourd'hui, c'est d'une littérature forte et profonde qu'il nous faut, une littérature qui soit au diapason de nos aspirations, en conformité avec les goûts de notre vie moderne, dans ce que celle-ci comporte de passions et d'espoirs. Voilà ce que ne peut nous offrir la littérature arabe ancienne, parce qu' en vérité elle ne fut pas créée pour nous, enfants de ce siècle : elle ne le fut que pour des cœurs que figea l'immobilisme de la mort.


Je ne compose point de poème

Pour plaire au prince

par une flatterie ou autre oraison

Offerte au seigneur du trône

Il me suffit que mon poème

convienne à ma conscience

La poésie n'est qu'un lieu

Où se deploie ma parole

Sur ce qui importe à mon pays

Sur ce qui vise les hautes ambitions

Ce qui suscite mes sentiments

Mon vif et convulsif imaginaire.


1927


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