Noureddine Sammoud
Né en 1932 à Kélibia et décédé le 11 Janvier 2022, Noureddine Sammoud est un poète.
«Son «Voyage à travers les parfums» (1969), témoigne d’une délicatesse de sentiments qui n’est pas sans rappeler la poésie précieuse de jadis».
Il a à son actif plus d’une dizaine de recueils de poésie qui sont publiés par la Maison Arabe du Livre dans la collection « La mémoire vivante ».
Il a écrit dans tous les genres poétiques, du classique au néoclassique, libre et en prose.
Il est considéré, selon le critique littéraire Malek Ben Amor dans «Essais sur la littérature tunisienne», comme «le poète le plus rodé dans les différentes techniques de la versification».
Les yeux de mon amour
Tes yeux, mon amour,
sont deux jolis papillons
dans une perpétuelle verdure.
Duex perles
sur fond de nacre pur
avides sans cesse
de bleu de mer.
Deux colombes
en quête d'un nid de tendresse
chaud et paisible.
Tes yeux
sont deux écrins
pour joyaux en or et en argent.
Deux esquifs
de fleurs chargés
qui vogue dans l'étendue verdoyante
et rêvent de pureté diamantine
près d'un rivage
aux ruches marmoréennes
au sable d'ambre.
Et tout au fond deux îles
où nul navire n'accosta
pas même en songe
seul, dans son longue errance,
Sindbad non loin passa
et dans un temps
éffacé de la mémoire du temps
seul Ulysse, captif de Calypso,
goûta aux délices
de leur fine liqueur,
et faillit oublier son pays.
Tes yeux, mon amour,
sont deux cités
dont jamais regard ne viola le mystère
j'y regarde et je vois la quiétude :
le sir, c'est Pékin, forêt de perles
le matin, c'est Ispahan aux rues enchanteresses.
Tes yeux
sont deux lacs de tendresse
j'y regarde et je vois
ombres et lumières
j'y vois l'impossible.
Que de fois, à travers eux, n'ai-je pas voyagé
dans un monde qui fait perdre la tête
comme si j'errais dans le musée des merveilles !
J'y regarde et je vois
les accès aux mondes des parfums.
L'imagination alors est sur le point
de pénétrer les secrets divins.
Tes yeux, mon amour,
sont deux ruisseaux de vin
d'une éternelle ivresse
qui coulent au plus profond de mon cœur conquis
deux nuits où il fait bon veiller
sous la douce clarté de la lune.
Tes yeux sont au-delà
de ce que peuvent mes mots
de ce que mon luth exprime
merveilleux univers
où mon regard s'abîme
sans pouvoir en toucher
les profondeurs secrètes.
Voyage à travers les parfums
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