Adel Maïzi
Adel Maïzi s'est spécialisé dans une poésie en forme de haïku ou d'épigramme, notamment dans son recueil « Les Dix sens ». La culture serait-elle la grande martyre de la révolution tunisienne ? C’est ce que pense le jeune poète Adel Maïzi, invité sur un plateau de télévision, avant de nuancer son propos : « Mais je me réjouis d’être là. Sous l’ancien régime, nous avions rarement l’occasion de passer à la télé et de parler de nos problèmes. »
Lorsque le train s'en va
Demeurent sur le quai
Les mots d'adieu qui dialoguent
*
L'eau qui s'égoutte
Du corps de la femme sortant du bain
Larmes de l'eau absente
*
Et quand je t'offre une rose
Je t'offre aussi
Le crime du cueillir
*
Et quand je déguste mon café au bistrot
J'embrasse plusieurs lèvres
Et j'abandonne mes propres lèvres aux baisers à venir
*
Les mégots de cigarettes dans le cendrier
Sont cadavres naufragés
Dans la mer de cendres
*
Et quand j'eus éteint ma cigarette
Avec le talon de ma chaussure
Ce fut ma lèvre qui se lamenta
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