Ch'a Pôm-sôk
SAWOL – De toute façon, c'est un rouge, non ? Peut-être que c'est lui qui a tué ton mari... Tu aurais dû le laisser crever, pourquoi est-ce que tu l'as caché ? Tu voulais que personne le trouve ?
CHÔMLYE – Comment est-ce que j'aurais pu faire ça ? Je l'ai écouté, c'était pitoyable...
SAWOL – Mais ta situation est bien plus pitoyable. Hum...
CHÔMLYE – La mienne ?
SAWOL – Et la mienne aussi ! Qui pourrait être plus malheureux que nous ? On est des mortes vivantes.
CHÔMLYE – Hein ?
SAWOL – Est-ce que je dois vraiment tout expliquer ? C'est vrai que toi, tu peux oublier notre malheur.
CHÔMLYE – Notre malheur ?
SAWOL – Oui, ce malheur d'être veuve, d'être une femme condamnée à vivre seule. Toi, tu as de la chance.
CHÔMLYE – Moi ?
SAWOL – Puisque maintenant tu as trouvé un homme.
CHÔMLYE – Oh !
SAWOL – Chômlye, moi aussi j'ai envie de l'aider.
CHÔMLYE – C'est vrai ?
SAWOL – Je comprends ce que tu as pu ressentir envers un homme.
CHÔMLYE – Merci. Bon, mais tu me promets que tu ne diras rien, hein ?
SAWOL - Bien sûr ! Mais toi, tu dois me promettre aussi une chose.
CHÔMLYE – Promettre quoi ?
SAWOL – Qu'on va s'occuper de lui à tour de rôle, chacune une fois tous les deux jours.
CHÔMLYE – A tour de rôle ?
SAWOL – Oui, moi aussi je vais lui préparer de la nourriture. Il a dû sûrement jeûner dans ces montagnes. Pour toi, toute seule, ce sera trop dur.
CHÔMLYE – Si tu pouvais le faire, ce serait bien. D'ailleurs, il est si gentil.
SAWOL – Mais jure que tu ne te mêleras de rien quand c'est mon tour de m'en occuper.
CHÔMLYE – M'en mêler ?
SAWOL – Quand je le verrai, tu feras semblant de ne rien voir...
CHÔMLYE – Je sais où tu veux en venir. Mais ce n'est pas un sale type, alors ne le fais pas souffrir, hein ? Je t'en supplie ! Fais comme tu veux, mais laisse-le vivre ! Il est malheureux.
SAWOL – Ne t'en fais pas. Un homme qui compte pour toi, c'est aussi un homme qui compte pour moi. Je vais m'occuper de lui. Ne t'inquiète pas.
L'incendie dans la montagne. Acte III, scène 3
Commentaires
Enregistrer un commentaire