Ch'a pôm-sok
VOISINE A – Quand on a commencé à vous convoquer l'un après l'autre, ça finit toujours par faire des victimes. Quand l'administration demande qu'on vienne, c'est toujours qu'il va se passer du vilain.
VOISINE B – Euh ! Possible...
Les rafales de mitraillette se font plus intenses. Au loin, en contrebas, de la fumée s'élève. Des gens montent sur la colline en criant « Au feu ! Au feu! »
VOISINE A – Le feu ?
VOISINE B – Je n'en sais rien. Mais avec cette mitraillade, ça ne serait pas étonnant.
Au même moment, en bas de la scène, la mère de Ssallye arrive précipitamment, très essoufflée.
VOISINE B – Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
MERE DE SSALLYE – Bon, à présent, les rouges, ils vont être anéantis ! (elle rit d'un air joyeux)
On l'entoure.
MERE DE SSALLYE – Je ne sais pas exactement, mais on dirait qu'on va incendier tous les bois. Comme ça, personne ne pourra plus se cacher. Tout à l'heure, en revenant, j'ai vu comment ils arrosent tout avec du pétrole, et quand ils tirent dessus, ça brûle sacrément fort. Ca fait du bien !
VOISINE A – Ca fait du bien ? Tu es folle ou quoi ? L'incendie, ça fait du bien ?
MERE DE SSALLYE – Mais ce feu-là, c'est différent, non ? Si vous voulez tout savoir, eh bien, vivement qu'on brûle carrément toute cette montagne !
VOISINE B – Hein ?
MERE DE SSALLYE – Vous ne pouvez pas savoir à quel point ça me pèse de devoir continuer à vivre ici. Il faut qu'on s'en aille d'ici. Même si on reste cent ans dans ce trou de montagne, ce sera toujours une porte ouverte sur le malheur. Ah...
Commentaires
Enregistrer un commentaire