Cho Jung Kwon


 Cho Jung Kwon est né à Séoul en 1949. Après ses études d’anglais à l’université de Jungang, il rejoignit la revue Poésie contemporaine. Passionné d’art et de musique, Cho Jung Kwon imprégna ses poèmes d’une musicalité particulière. Ce style lui a valu plusieurs récompenses dont le prix Nokwon en 1987 et le prix Sowol en 1991.

Cho Jung Kwon était fortement influencé par la musique religieuse du Moyen-Âge. Il a porté une affection particulière aux compositeurs occidentaux tels que Mozart, Wagner et Mahler. C’est pour cela que Cho Jung Kwon a associé plusieurs de ses poèmes à ces musiciens en qui il reconnaît une parenté spirituelle. Sa poésie se présente telle de longs poèmes chantants.


Je m’efforce de l’endormir

La nuit dernière j’étais complètement saoul.

Je me suis couché à côté de moi.

Le banc de sable à mes côtés

Et un bras qui remuait.

Ce bras de la mer qui me soutenait.

Parce que tous les jours je dois aller jusqu’au sommeil

J’avais envie de prendre la main de la mer

Cette main qui faisait entendre les vagues.

J’avais décidé de la prendre et de vivre la vie à l’envers.

Parole devenue libre, émancipée de tout langage,

Du mien, du tien

et en même temps langage seul au monde.

Lui.

Le fait que je suis lui.

Cette parole et lui

Je suis allongé, banc de sable.

Entre moi et lui la rupture a duré la moitié d’une vie.

La nuit dernière j’étais complètement saoul.

J’ai pensé que j’irais au sommet d’une montagne, n’importe où, en nageant, serrant sa main que j’avais pu approcher

Lui

Qui n’est rien, qui ne veut rien dire.

Lui, à qui j’avais envie d’exprimer mon respect quand un jour je le rencontrerais.

Lui, sonnant creux comme un bruit de canon lointain dans ma tête vide

Tandis que je m’efforçais de dormir à ses côtés

Devenant lui, essayant de l’endormir.



Une tombe au sommet


Mais c'est le souffle de la narine des bisons, fleuve qui court.

L'haleine brève des bisons qui arrivent en courant, le dos couvert de dessins oranges.

Le soleil de midi fond du faîte des cieux

et lâche sa flèche vers des prairies,

le vent qui reprend le son du xylophone

fait éclater les fines veines de la terre,

et attire encore les courants des ruisseaux qui ont fui.

Les fleurs aux mentons durs éclosent

sous la poussière qu'un vent puissant soulève.

Ah l'énorme force de la terre

où se tiennent les fleurs aux mentons durs.


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