Street art à Amman
Depuis leur apparition il y a une dizaine d'années, les graffitis se sont multipliés dans le centre de la ville, mais surtout à Jabal Amman et Jabal al Lweibdeh, deux des plus vieux quartiers de la capitale jordanienne, habités en grande partie par des étrangers.
Des
dessins d'animaux, de fleurs, de plantes ou de visages humains sont
ainsi progressivement apparus sur les murs de ces quartiers, leurs
longs escaliers en pierre et leurs trottoirs.
Amman,
qui compte quelque quatre millions d'âmes, a été bâtie sur sept
collines qui ont donné leur nom à ses principaux quartiers.
Wissam
Chadid, un graffeur de 42 ans, considère même qu'il existe des
"lignes rouges" à connaître dans une société
traditionaliste où la création artistique est généralement
incriminée. "On peint la nature, des animaux, des portraits,
mais on ne touche pas à toutes les questions liées à la morale",
dit-il.
"Avant,
il n'y avait sur les murs d'Amman que des noms de clubs (de
football), des numéros de téléphone ou des messages personnels de
jeunes garçons à leurs amies. Aujourd'hui on essaie de vulgariser
notre art", affirme Wissam, occupé à réaliser le visage d'une
femme.
Ainsi, petit à petit, le street art fait son chemin dans la capitale. "Il rajoute des couleurs à cette ville dont les immeubles se ressemblent tous d'une certaine façon", se félicite Phoebe Carter, une Américaine qui fait des études d'arabe dans le royaume.
"Quand je passe le matin près d'un mur avec de beaux graffitis, cela me remplit d'énergie positive pour le restant de la journée", affirme de son côté Karim Saqr, un Jordanien de 22 ans.
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