Adrian Yahya

Adnan Yahya est un artiste palestinien né en 1960 dans une famille qui, comme beaucoup de Palestiniens d’Amman, en Jordanie, peut retracer ses ancêtres jusqu’à Yafa. La Jordanie, étant un pays relativement jeune, a été créée au début du XXe siècle par les Britanniques comme une soupape de pression pour atténuer les vagues de réfugiés palestiniens forcés de quitter leur patrie et déplacés. Sous le mandat britannique sur la Palestine, les forces coloniales ont cherché à faire de la place à l’afflux de migrants européens tout en soutenant le terrorisme sioniste contre la population indigène de Palestine.

Ma première rencontre avec Yahya en tant qu’artiste a eu lieu lorsque j’ai acquis la première de ses nombreuses peintures de l’exposition itinérante Made in Palestine en 2004. Plus tard, lors d’une visite à Amman, en Jordanie, en 2007, j’ai pu faire sa connaissance en visitant sa maison dans le quartier d’Um-Al-Thawarah de la ville.


En examinant de près son travail, on ne peut ignorer qu’Adnan Yahya travaille un peu comme un archiviste qui documente l’histoire de son peuple à travers ses peintures, ses sculptures et ses céramiques. Sans aucun doute, il s’agit d’une nouvelle école d’esthétique qui se suffit à elle-même, Yahya se distingue par ses prouesses artistiques et sa pensée humaniste.

Yahya traite ses compositions avec une approche post-surréaliste dans laquelle ses sujets sont des sculptures agrandies d’images détériorées de généraux qui représentent la tyrannie des « super-pouvoirs » figés dans le passé. Pour l’artiste, il est tout à fait logique de visualiser le pouvoir comme une « statuaire » car tout dirigeant puissant s’efforce de construire un monument plus grand que le précédent, immortalisant son existence terrestre aux dépens de son propre peuple ou d’autres qu’il a colonisés. Son utilisation d’insectes, tels que les fourmis et les cafards, comme symboles de soldats transportant la mort, la destruction et la ruine d’un endroit à un autre tout en ignorant la vie humaine présente une condamnation claire du complexe militaro-industriel et des sociétés qui le soutiennent.

Naim Farhat (2022)








 


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