Mille et une nuits
Il faisait chaud, et l’endroit était désert, aride et sans eau. Aussi le roi eut soif et le cheval eut soif. Et le roi se retourna et vit un arbre d’où coulait de l’eau comme du beurre. Or, le roi avait sa main couverte d’un gant de peau ; aussi prit-il le gobelet du cou du faucon, le remplit de cette eau et le plaça devant l’oiseau ; mais l’oiseau donna un coup de patte au gobelet et le renversa.
Le roi prit le gobelet une deuxième fois, le remplit, et, pensant toujours que l’oiseau avait soif, le plaça devant lui ; mais le faucon pour la seconde fois donna un coup de patte au gobelet et le renversa. Et le roi se mit en colère contre le faucon, et prit le gobelet une troisième fois, mais le présenta au cheval : et le faucon renversa le gobelet de son aile.
Alors le roi dit : « Qu’Allah t’enfouisse, ô le plus néfaste des oiseaux de mauvais augure ! Tu m’as empêché de boire, tu t’en es privé toi-même et aussi tu en as privé le cheval. » Puis il frappa le faucon avec son épée, et lui jeta à bas les ailes.
Alors le faucon se mit à lever la tête et à dire par signes : « Regarde ce qu’il y a sur l’arbre ! » Et le roi leva les yeux, et vit sur l’arbre un serpent ; et ce qui coulait était son venin. Alors le roi se repentit d’avoir coupé les ailes au faucon.
Puis il se leva, remonta à cheval, partit en emportant avec lui la gazelle, et arriva à son palais. Il jeta alors la gazelle qu'il avait tuée au cuisinier et lui dit : « Prends-la et cuisine-la ! » Puis le roi s’assit sur son trône, ayant sur sa main le faucon. Alors le faucon eut un hoquet et mourut. À cette vue le roi poussa des cris de deuil et d’affliction pour avoir tué le faucon qui l’avait sauvé de la perdition.
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