Mille et une nuits
Quand ma femme eut fini sa plainte, je lui dis, et l’épée nue à la main : « Ô traîtresse, voilà les paroles des perfides qui renient les liaisons passées et foulent l’amitié ! » Et, levant le bras, je m’apprêtais à la frapper, quand elle se leva tout à coup et, apprenant ainsi que l’auteur de la blessure de son amant nègre était moi, elle se leva debout sur ses pieds, et prononça des paroles que je ne compris point, et dit : « Que, par la vertu de ma sorcellerie, Allah te change moitié en pierre et moitié en homme ! » Et à l’heure même, seigneur, je devins comme tu me vois. Et je ne pouvais plus ni bouger ni faire un mouvement ; de la sorte, je ne suis ni un mort ni un vivant. Après qu’elle m’eût mis dans cet état, elle ensorcela les quatre îles de mon royaume et les changea en montagnes avec le lac au milieu ; et elle changea mes sujets en poissons. Les poissons de quatre couleurs qui sont dans l'étang sont les quatre sortes d'habitants de différentes religions qui la composaient : les blancs étaient les musulmans, les rouges, les Perses, adorateurs du feu, les bleus les chrétiens et les jaunes les Juifs. Mais ce n’est pas tout ! Chaque jour, elle me torture et me fouette avec une lanière de cuir et me donne cent coups jusqu’au sang. Et ensuite elle me met directement sur la peau, en dessous de mes vêtements, une robe en poil couvrant toute ma partie supérieure !
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